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Gabon : « stress, travail épuisant, désengagement de la direction », le quotidien des agents de CanalBox

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La problématique des conditions de travail au sein des sociétés privées reste une question non résolue, entravant l’efficacité de leurs missions et même leur rendement global. Cette situation est aggravée par des positions parfois discutables de certains responsables. C’est notamment le cas de ceux de CanalBox, filiale du Groupe Vivendi Africa (GVA), où des agents déplorent de plus en plus de manquements non seulement sur le plan sécuritaire et psychologique, mais aussi sur la gestion des ressources humaines et le traitement qui leur est infligé. 

Si le travail éloigne de nous trois grands maux : l’ennui, le vice et le besoin comme l’affirme Voltaire dans Candide. Dans la société actuelle, il peut être à l’origine de souffrance et pas des moindres. L’organisme public français d’information sur la santé mentale Psycom, dans une étude publiée en avril 2024, a d’ailleurs pointé du doigt les mauvaises conditions de travail, qui peuvent faire apparaître des pathologies psychosociales, à savoir le stress, la dépression et l’épuisement professionnel, communément appelé “burnout” qui se traduit par « une forme de surmenage extrême qui mène à l’épuisement émotionnel, physique et psychique ». 

Plusieurs employés de GVA CanalBox, l’ont d’ailleurs appris à leurs dépens. Travail épuisant et charge élevée. Séquestration et menace par certains clients belliqueux sur leur lieu de travail. Désengagement de la direction générale en cas de dérives, stress ayant entraîné de fausses couches chez certaines employées. La liste est longue et ce délaissement du top management à l’égard de ces petites mains qui font tourner la machine. 

« J’ai été séquestrée par un client, ce qui a provoqué et développé un syndrome de stress post-traumatique (…) ce qui a entraîné l’interruption de ma grossesse »

Après de multiples tentatives, nous avons réussi à obtenir le témoignage d’une ex-employée de CanalBox. Après plus de deux ans au sein de la structure, celle-ci a dû se résoudre à poser sa lettre de démission pour des raisons glaçantes. « J’ai été séquestrée par un client, ce qui a provoqué et développé un syndrome de stress post-traumatique (…) ce qui a entraîné l’interruption de ma grossesse » nous a-t-elle révélée sans pouvoir retenir ses larmes. Entre culpabilité, tristesse et rancœur envers cette société comme l’indique sa fiche d’expertise psychologique à laquelle nous avons eu accès, cette dernière semble aujourd’hui totalement désemparée dans l’indifférence et l’abence d’empathie de son ancien employeur.

Cette situation remet au goût du jour la question des conditions de travail au sein de certaines entreprises qui profitent de la détresse et du taux de chômage élevé chez les jeunes qui est de plus de 40% au Gabon, et remet en question le rôle des inspecteurs du travail, qui peine à s’assurer du respect de ces conditions particulièrement précaires, affectant non seulement les employés, mais aussi l’ensemble du tissu économique. Contacté par Gabon Media Time, Canalbox s’est contenté d’indiquer qu’une procédure était en cours, en omettant au passage de souligner l’indifférence dont elle a fait preuve au moment des faits.

Andy Marvine Nze

Fils de Lambaréné, passionné d'écriture et féru des réseaux sociaux, qui a à cœur d'informer sur l'actualité gabonaise et internationale. Avant j'étais chef de classe, maintenant je suis titulaire d'un Master en Sciences Politiques et relations internationales

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