Gabon : sécurité publique, seulement 11% des citoyens satisfaits de l’action du gouvernement

Selon l’enquête Afrobarometer publiée le 28 août 2025, à peine 11% des Gabonais estiment que le gouvernement fait un « bon » ou « très bon » travail en matière de réduction de la criminalité. Ce chiffre, extrêmement bas, contraste avec les annonces officielles de réforme des forces de police et questionne la cohérence entre discours et résultats.
Un bilan accablant pour la sécurité publique. La sécurité, censée être un pilier de l’État, apparaît comme un angle mort de l’action publique. Près de neuf Gabonais sur dix jugent négativement la lutte contre la criminalité, un désaveu qui traduit à la fois la persistance des violences urbaines, la banalisation des vols et braquages, et l’omniprésence de la corruption policière. « Nous voyons plus de contrôles routiers pour extorquer que de patrouilles pour nous protéger », témoigne un habitant de Libreville. Ces perceptions affaiblissent non seulement la confiance envers la police, mais aussi envers l’ensemble du gouvernement.
Des réformes promises mais sans impact visible
Depuis le coup d’État d’août 2023, le gouvernement de transition a multiplié les annonces. En mai 2025, le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, présentait un plan ambitieux : création d’unités spécialisées, formation et déploiement de 944 sous-officiers, et recrutement de plus de 1 000 agents en formation. Mais pour l’instant, les résultats concrets restent invisibles dans le quotidien des Gabonais. Afrobarometer rappelle que 64% des citoyens se sentent en insécurité dans leur quartier et 44% craignent un crime à leur domicile. Des indicateurs qui révèlent que les réformes annoncées n’ont pas encore transformé la réalité.
Le contraste est saisissant : d’un côté, des réformes affichées comme « structurelles », de l’autre, une population qui constate une dégradation continue de sa sécurité. Où sont les indicateurs de performance ? Combien de crimes élucidés, de trafics démantelés, de policiers sanctionnés ? Sans évaluation rigoureuse et transparente, la réforme policière risque de n’être qu’une vitrine politique.
Une urgence pour la cohérence politique. La sécurité publique est un test de crédibilité pour l’État gabonais. Tant que les citoyens ne verront pas d’amélioration tangible — rues plus sûres, procédures transparentes, justice accessible — la défiance perdurera. Avec seulement 11% d’approbation, le gouvernement n’a plus le droit à l’erreur. Il lui faut prouver, chiffres à l’appui, que la réforme policière dépasse le stade des communiqués pour devenir une réalité mesurable.
GMT TV