Gabon :  retour de la chaleur et stress hydrique, un double défi pour les populations

Avec le retour de la chaleur, les habitants du Gabon sont une nouvelle fois confrontés à une préoccupation bien connue : les fortes températures qui s’installent, paradoxalement, à l’arrivée des pluies. Un phénomène qui revient chaque année, souvent en pleine période scolaire, et qui met les organismes à rude épreuve. Car qui dit chaleur, dit avant tout hydratation.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’eau est essentielle au bon fonctionnement de l’organisme. Elle régule la température corporelle, favorise la circulation sanguine et permet aux organes vitaux de remplir leurs fonctions. Le manque d’eau peut entraîner fatigue, maux de tête, vertiges et, dans les cas les plus graves, une déshydratation sévère pouvant être fatale. L’OMS recommande de boire de l’eau régulièrement, même sans ressentir la soif, en particulier lors des épisodes de forte chaleur.

Un défi d’accès à l’eau potable

Mais au Gabon, s’hydrater correctement reste un véritable défi. Les perturbations dans la distribution d’eau potable sont fréquentes à Libreville comme à l’intérieur du pays. Et pour de nombreux ménages, la bouteille d’eau minérale est devenue un luxe. Vendu à 500 FCFA le litre et demi et 2000 FCFA le bidon de 10 litres, ce produit de première nécessité n’est pas à la portée de tous. En zone rurale, la situation est encore plus préoccupante car certaines familles doivent parcourir plusieurs kilomètres pour s’approvisionner, souvent au risque de consommer une eau non traitée.

Cette réalité met en lumière une double vulnérabilité. D’un côté, la chaleur qui s’intensifie, et de l’autre, le stress hydrique qui s’aggrave. Face à cette urgence, des solutions locales et durables méritent d’être encouragées notamment en procédant à  la création de points d’eau communautaires, la récupération et le stockage sécurisé de l’eau de pluie, ou encore la distribution de filtres domestiques à bas coût, une solution assez utilisée dans les pays en voie de développement.

Car au-delà du confort, l’accès à l’eau est une question de santé publique. Sans mesures fortes, les épisodes de chaleur risquent d’aggraver les inégalités et de fragiliser davantage les populations déjà vulnérables. Il est temps d’agir pour que s’hydrater ne soit plus un luxe, mais un droit pour tous.