Gabon : quelle solution face à l’amateurisme dans l’organisation des concours administratifs ?
Si la reprise des concours dans notre pays après plus de 5 ans de gel, a suscité beaucoup d’espoir auprès des jeunes Gabonais qui ont vu en cela la possibilité de sortir du chômage, le rêve n’aura pas duré longtemps. Et pour cause, une anarchie totale s’est installée dans l’organisation desdits examens, occasionnant des bousculades et l’ire des candidats. Résultat, la tenue des épreuves des concours se retrouve reportée à une date ultérieure.
Du concours d’entrée à l’Institut de l’Economie et des Finances- Pôle Régional (IEF-PR), celui de l’Institut national de formation d’action sanitaire et sociale ( INFASS), de l’École de préparation aux carrières administratives ( EPCA) à celui de l’Ecole nationale d’administration ( ENA) les irrégularités n’ont de cesse d’être relevées à tous les niveaux. Une situation qui pousse les observateurs de la vie publique à se questionner sur la capacité des différents départements ministériels à assurer une bonne gestion des épreuves.
Et pour cause, les manquements débutent dès les dépôts des dossiers. En effet, les critères définis initialement, très souvent, subissent des modifications pour diverses raisons dont celle très souvent liée à la limite d’âge voire à la capacité des places qui, au final, suscite des controverses. C’est notamment le cas lors du dépôt des dossiers du concours de l’EPCA, où les bousculades ont été enregistrées, pour quelle raison ? On ne saurait le dire à ce jour. Toute chose qui a contraint les organisateurs dont le ministère de la fonction publique, à décaler la date prévue des épreuves. Même son de cloche le samedi 11 mai 2024, où bon nombre de candidats au concours de l’ENA ont souligné plusieurs anomalies dont l’absence des noms sur les listes définitives.
Vers un retour de l’organisation des concours par la DGEC
Des manquements similaires sont si habituels que cela semble être normalisé les dirigeants de notre pays. Comment espérer avoir la crème de la crème dans les administrations si c’est le cafouillage total pour y accéder ? Comment comprendre que pour un concours où des candidats déposent des dossiers et reçoivent des accusés de réception des noms disparaissent ? Le fait le plus étonnant est que les responsables des organisations imputent toujours ces ratés à des problèmes d’ordre informatique et donc n’ont qu’une seule option le report « Ayant constaté ce samedi 11 mai 2024 plusieurs manquements qui affectent profondément l’intégrité du concours d’entrée à l’École nationale d’administration, je décide du report sine die dudit concours afin d’en assurer une meilleure organisation. Dans cet intervalle, les responsabilités seront établies et portées à la connaissance des plus hautes autorités. Les nouvelles dates seront communiquées ultérieurement » une déclaration du ministre de la Fonction publique Louise Boukandou Moussavou rapportée par Gabon Mail Infos.
Au regard des mauvais retours autour de l’organisation des concours, il serait peut-être judicieux que le gouvernement confie à la Direction générale des examens et concours ( DGEC) la gestion des examens. En effet, la DGEC créée par décret n° 632/PR/MENESRSI du 10 août 2010 a pour missions de « de coordonner, et superviser la préparation, le déroulement, les délibérations et la proclamation des examens et concours, établir les équivalences en collaboration avec les autres services, élaborer les statistiques des examens et concours, et élaborer les projets de budgets de fonctionnement et d’investissement de la direction générale ». Gageons donc que cela soit pris en compte par les plus hautes autorités de la transition afin d’éviter les cacophonies répétitives à l’annonce des concours.