Gabon : près de 500 milliards pour la mise en œuvre du programme présidentiel d’urgence de la transition
Alors que le Plan national de développement pour la transition chiffré à 3696 milliards de FCFA après un premier jet à plus de 4536 milliards de FCFA, devrait réellement être mis en œuvre à partir de 2025, le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema devrait en parallèle développer sa propre vision. À travers un programme présidentiel d’urgence de la transition (PPUT), il a ainsi décidé d’injecter près de 500 milliards de FCFA, dont près de 345 milliards de FCFA, dans des projets qu’il juge prioritaires.
En quête d’un nouveau souffle après des années d’atonie, l’Etat gabonais entend enfin favoriser la diversification de son économie. Pour ce faire, les autorités de la transition sont prêtes à tout, quitte à engager les ressources du pays pour obtenir des prêts auprès des banques privées, compte tenu des restrictions imposées par les créanciers officiels et les marchés régionaux et internationaux. L’objectif principal étant de disposer des marges de manœuvres nécessaires au financement des projets prioritaires, notamment ceux contenus dans le programme présidentiel d’urgence de la transition (PPUT).
Avec un budget en investissement global arrêté à 497,8 milliards de FCFA, dont 344,8 milliards de FCFA en financement sur ressources propres et 117.6 milliards de FCFA en financement extérieur, ce PPUT greffé au Plan national de développement pour la transition (PNDT), contient un certain nombre de projets essentiellement infrastructurels. Près de la moitié du budget d’investissement de ce programme devrait d’ailleurs à terme, y être engagé, permettant ainsi l’amélioration des infrastructures routières, de transport, de l’énergie, des télécommunications et l’accessibilité des services de base à la population.
Kougouleu-Medouneu-Frontière Guinée-Equatoriale, principal projet du président de la transition
Projet phare de ce PPUT, l’axe Kougouleu-Medouneu-Frontière Guinée-Equatoriale. D’un linéaire de 168 Km avec une première phase d’études prévues sur 11 mois et un financement de la CEMAC d’un peu plus de 1 milliard de FCFA, une deuxième phase de travaux d’aménagement en béton bitumineux sur 36 mois, cet axe Kougouleu-Medouneu-Frontière Guinée-Equatoriale devrait coûter 201,6 milliards de FCFA. Selon les termes de référence, il devrait stimuler le commerce, favoriser les échanges entre les deux pays, réduire le temps de trajet et améliorer la fluidité des échanges commerciaux, élargissant ainsi le marché des biens et services.
Autre projet d’envergure contenu dans ce PPUT, les travaux sur le linéaire Makokou-Mekambo-Ekata. Prévu sur quatre ans, d’un linéaire de 260 Km pour un coût de 253 milliards de FCFA, ce projet devrait lui aussi améliorer la fluidité du trafic dans l’hinterland et développer le potentiel touristique de la région. Avec les travaux sur l’axe Kougouleu-Medouneu-Frontière Guinée-Equatoriale, ce sont donc deux projets colossaux et cruciaux pour le développement du pays qu’entend mettre en œuvre l’actuel président. Ce dernier devrait toutefois se heurter à la faible flexibilité actuelle des finances publiques, ce qui devrait l’amener à faire une croix sur d’autres projets prioritaires.