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Gabon : plus de 365 milliards de FCFA d’euro-obligations à régler en 2025

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Lourdement endetté avec un encours estimé à plus de 7000 milliards de FCFA à fin décembre 2023, le Gabon devra faire face à des échéances de règlements élevées d’ici 2025. Outre les 144 milliards de FCFA qui iront garnir les comptes du négociant Suisse Gunvor, plus de 365 milliards de FCFA d’euro-obligations doivent également sortir des caisses de l’Etat. Dans un contexte où le Gabon aura d’importants besoins de financement en 2025 et 2026, avec une moyenne de 13,2 % du PIB sur la période.

Les gouvernements militaires et civils, en place suite au coup d’Etat du 30 août 2023, devra mettre en place des réformes ambitieuses pour relever le défi de la transparence budgétaire d’une part, de l’accroissement des recettes hors pétrole et surtout de l’assainissement budgétaire. Pour y arriver, il faudra prioriser les dépenses publiques, réduire le train de vie de l’Etat et désengorger le portefeuille de la dette publique, qui n’en finit plus d’enfler, quand le bon sens commande de la liquider. 

Cette situation incertaine, entraîne d’ailleurs des risques croissants pour la capacité de remboursement de la dette, des risques pour la capacité du Gabon à mobiliser un financement suffisant, comme l’a rappelé Fitch Ratings en abaissant la note de crédit long terme à CCC+. Malgré cette situation entre incertitudes et pressions et tensions budgétaires, certaines échéances se rapprochent à grands pas. C’est le cas du règlement des euro-obligations qu’il faudra apurer dès l’an prochain. 

Plus de 365 milliards de FCFA à sortir des caisses 

Arrivées à échéances, celles-ci, estimées à plus de 605 millions de dollars US soit un peu plus de 365 milliards de FCFA, seront la priorité de l’exécutif sur l’exercice à venir, au même titre que les 144 milliards de FCFA à apurer auprès de Gunvor. Loin de l’euphorie actuelle, en 2025, ce sont donc plus de 500 milliards de FCFA de règlements qui sont attendus pour l’an prochain, étant entendu que « le Gabon a toujours donné la priorité au service de ses euro-obligations » comme l’a souligné Fitch dans sa note d’analyse. 

Ostracisé sur le marché financier international envers qui il est redevable de plus de 1516,9 milliards de FCFA à fin décembre 2023, et duquel il n’attend aucun soutien sur les 2-3 prochaines années, l’Etat gabonais verra donc sa capacité de financement et sa flexibilité être fortement comprimée par un niveau d’endettement qui deviendra inéluctablement problématique. Avec une augmentation des dépenses d’ores et déjà prévue par le gouvernement de transition, il faudra que celui-ci soit en mesure de gérer ces pressions de liquidité, ce qui sera difficile dans ce contexte d’importants besoins de financement notamment pour les projets prioritaires du CTRI.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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