Gabon : plus de 234 milliards de chiffre d’affaires pour le secteur de l’énergie en 2023
Seul et unique opérateur des services eau et électricité, la société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) jouit d’un statut qui lui permet de tirer des profits non négligeables. Dans ce contexte, si la production de la branche énergie et eau est demeurée très en deçà de la demande au niveau national, au regard de l’évolution des principaux indicateurs sur l’exercice 2023, la société dirigée par Joël Lehman Sandoungout a tout de même pu réaliser un chiffre d’affaires de plus de 234 milliards de FCFA, en baisse toutefois de 2% en glissement annuel.
Réquisitionnée en février 2018 par l’Etat gabonais qui évoquait ce coup de force par « la dégradation de la qualité du service rendu aux usagers, les efforts financiers consentis par l’Etat non suivis des effets escomptés et les plaintes récurrentes des populations », la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) n’a cependant pas été en mesure de redresser la barre. Sa situation n’a cessé de se dégrader, à tel point qu’elle a d’ores et déjà annoncé des coupures intempestives au cours des prochaines semaines. En cause, un déficit de production d’électricité, des travaux de maintenance mal réalisés, des incidents de corrosion, ou encore le vieillissement des infrastructures doublé d’une dette colossale de l’Etat.
Malgré cette décadence, la société qui jouit d’un statut particulier du fait qu’elle est l’unique opérateur dans le secteur énergétique, continue d’engranger des capitaux. Comme le souligne d’ailleurs le tableau de bord de l’économie 2023, en dépit de l’amélioration des conditions d’exploitation des barrages hydroélectriques et d’une production de la branche énergie et eau qui demeure très en deçà de la demande au niveau national au regard de l’évolution des principaux indicateurs, le chiffre d’affaires agrégé du secteur se situe à 234,9 milliards de FCFA en 2023, en régression toutefois de 2%. Une régression imputable à la mauvaise orientation des ventes, notamment le segment électricité moyenne tension et l’eau potable.
41 milliards d’investissements et plus de 55 milliards de masse salariale
Dans le même temps, la valeur ajoutée s’est détériorée de 18,5% pour se situer à 27,2 milliards de FCFA, du fait de la hausse du prix du carburant industriel. Une situation qui a depuis trouvé une issue avec la baisse annoncée par les autorités, pour rendre les entreprises plus compétitives. Les investissements réalisés quant à eux, ont atteint 41,6 milliards de FCFA, en hausse de 80,5% en 2023, principalement orientés vers l’achat d’équipements, la construction d’une station d’eau potable entre Cocobeach et Ntoum, ou encore la réhabilitation complète des groupes turbo-alternateurs à Bongolo. Quant à l’emploi, le recrutement d’agents d’exécution a semble-t-il renforcé les effectifs et la masse salariale. Celle-ci atteignant désormais les 55,6 milliards de FCFA. Une somme étonnante pour une entreprise en difficulté.