Gabon : où seront conservés les biens culturels restitués par la France ?
Le gouvernement gabonais s’est engagé dans un processus de rapatriement des biens culturels gabonais détenus en hexagone. Si cette action est soutenue par le peuple, il n’en demeure pas moins que l’opinion se questionne sur la conservation de ses patrimoines d’autant plus que le Gabon ne possède qu’un seul musée et celui-ci serait déjà plein.
Depuis des mois, le peuple gabonais ne cesse de décrier les multiples ventes aux enchères de masques et reliques appartenant au Gabon en Europe. Une situation qui n’a pas laissé les autorités du pays en marge. Puisque le gouvernement a pris ce problème à bras le corps. D’ailleurs, les premiers fruits de ce processus de rapatriement se perçoivent déjà. Seulement des observateurs de la vie culturelle se questionnent sur la conservation de ces biens.
Un seul et petit musée pour quelle quantité d’œuvres?
C’est la question qu’on serait tenté de se poser au regard des derniers événements. En effet, notre pays ne possède qu’un seul et unique musée. Il s’agit du musée national des Arts, Rites et Traditions du Gabon situé au centre ville de Libreville. Il abrite une collection de plus de 2 500 œuvres et objets d’art traditionnel gabonais.
D’une surface de 4057 m2, celui-ci ne serait pas assez spacieux pour accueillir d’autres collections d’arts. Comment le gouvernement compte-t- il conserver et exposer ses richesses une fois au Gabon? Ces biens seront-ils à usage personnel comme l’a longtemps été le parc Wonga Wongué? Le ministre de la Culture et Arts le Dr André Jacques Augand aurait-il déjà pensé à tout sans le spécifier ? Autant de questions qui restent sans réponse.
Rappelons que le ministre de la Culture et des Arts, le Dr André Jacques Augand a procédé le 29 janvier 2024 à la signature d’une convention de donation de biens culturels gabonais avec le collectionneur Paul Bory. Ce sont au total 90 œuvres culturelles provenant de sa propre collection privée intitulée « Art premier Gabon » qui ont été réceptionnées par le ministre de la culture. 90 œuvres dont des statuts tsogho, des masques fang, téké, punu ou encore myéné. Il serait judicieux que les autorités se penchent sur cette question afin de résoudre cette problématique qui sur le long terme sera un frein à la restitution des reliques du peuple gabonais.