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Gabon : où le Gén Oligui Nguema compte-t-il trouver les 5,976 milliards de FCFA pour les bourses au secondaire ?

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Annoncée lors de sa prestation de serment, le 4 septembre 2023, le retour de la bourse au secondaire, interroge quant au mécanisme à mettre en place pour aller au bout de cette « promesse populiste ». D’un montant de l’ordre de 5,976 milliards de FCFA, si l’on se réfère à l’annexe des projets transversaux 2013 de la Direction générale de la Comptabilité publique et du trésor (DGCPT), cette bourse du secondaire pourrait à court terme constituer une nouvelle fuite en avant d’un exécutif de transition qui devrait plutôt se concentrer sur le développement d’infrastructures notamment routières. 

« J’instruis déjà le futur gouvernement à réfléchir sans délais sur les mécanismes à mettre en place afin de (…) rétablir la bourse pour les élèves du secondaire ». Cette phrase du général de brigade-président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema lors de son discours circonstanciel à sa prestation de serment, n’a pas manqué de susciter, ce jour-là, ferveur et émotion chez les populations. Néanmoins, avec du recul, était-il opportun de faire une telle annonce, dans un contexte où le pays doit au contraire réduire et surtout optimiser au maximum ces ressources, eu égard aux nombreux dégâts causés sur le plan économico-financier par l’équipe précédente ?

En effet, fixée à 24 000 FCFA, une bouchée de pain dans le contexte économique actuel marqué par une inflation galopante, cette bourse destinée à encourager les élèves du secondaire représentait en 2013, la coquette somme de 5,976 milliards de FCFA, équivalent au montant pouvant permettre de réhabiliter une voire plusieurs voiries urbaines. À l’analyse, on peut donc se rendre compte qu’elle n’est pas de nature à régler un problème précis pour cette jeunesse qui demande plutôt à apprendre dans de meilleures conditions, ce qui, dans l’état actuel des choses, est loin d’être le cas, tant insécurité et grève des enseignants, minent le secteur de l’éducation. 

Mais au-delà de la nature populiste de cette annonce, quand on sait que depuis plus de six ans les élèves de secondaire n’ont pas reçu de bourses et s’y sont accommodé sans trop de vagues, c’est le mécanisme de prise en charge de cette dépense qui pose question. Où trouver une telle somme à l’heure où le pays doit faire face à de nombreux défis structurels et infrastructurels ? Où trouver une telle somme à l’heure où le pays peine à assurer une collecte optimale des ressources fiscales ? Où trouver une telle somme à l’heure où l’administration, de plus en plus inefficace, doit être modernisée ?

A ces questions principales qui taraudent sans doute l’esprit du nouveau ministre de l’Économie et des Participations, Mays Mouissi, s’ajoutent des questions subsidiaires relatives à l’impact même de cette mesure annoncée. Pourquoi miser sur le retour de la bourse au secondaire alors que le pays manque par exemple de bibliothèques ? Pourquoi annoncer une telle mesure alors que l’accès à l’informatique et aux nouvelles technologies dans les lycées et collèges reste limité ? Pourquoi miser sur une telle mesure alors que l’enseignement secondaire doit subir une réforme profonde de ses programmes devenus inadaptés, entraînant de facto une inadéquation formation-emplo i? Autant de questions que devait se poser le Général-Président.

https://youtube.com/watch?v=t5mKba13CMA%3Fsi%3DDG9UszpRUZTrV3o9

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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