Gabon : Oligui Nguema dénonce le déséquilibre de l’accord de pêche avec l’UE et exige une renégociation

Lors du Conseil des ministres du mercredi 4 juin 2025, le Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, a pris des mesures significatives concernant l’Accord de Partenariat de Pêche Durable (APPD) qui lie le Gabon à l’Union européenne depuis 2007. Ce partenariat, renouvelé à plusieurs reprises et actuellement en vigueur jusqu’en 2027, présente, selon le chef de l’Etat, un désavantage criant pour la partie gabonaise.
Brice Clotaire Oligui Nguema a souligné les limites structurelles de cet accord, le qualifiant de « profondément déséquilibré » et condamnant les retombées économiques jugées insuffisantes pour le Gabon, en dépit de la richesse des ressources halieutiques exploitées par les flottes européennes. Le Président a exprimé son indignation face au fait que les bénéfices tirés de cette collaboration ne compensent ni la valeur réelle des captures, ni les coûts liés à la surveillance des pêches, ni même les pertes dues à l’absence de transformation locale des produits de la mer.
Un accord de pêche déséquilibré avec l’UE
Il a également mis en lumière la faible contribution des partenaires européens en matière d’investissements pour le développement local, l’emploi, et le renforcement des capacités nationales. De plus, Le président de la République a alerté sur les risques de surexploitation des ressources halieutiques en l’absence de mécanismes de transparence et de suivi scientifique adéquats.
Pour répondre à ces problématiques, le Président a instruit son gouvernement d’enclencher une « procédure de dénonciation unilatérale de l’accord », en se conformant à l’article 13 de ce dernier, par le biais d’une notification écrite adressée à la Commission européenne. Cette démarche vise à ouvrir la voie à une renégociation de l’accord sur des bases plus équilibrées, ou à explorer de nouveaux partenariats qui répondraient mieux aux priorités nationales.
Brice Clotaire Oligui Nguema a également insisté sur la nécessité de créer des infrastructures fondamentales pour soutenir le secteur de la pêche, telles que des zones de débarquement modernes, des entrepôts frigorifiques, des unités de transformation industrielle, et des chantiers navals. La structuration d’une véritable filière thonière nationale, génératrice d’emplois et de valeur ajoutée, représente désormais un objectif stratégique prioritaire pour le Gabon. Le Président a souligné que cela ne relève pas simplement d’une ambition, mais d’une exigence d’action rapide et efficace.
A travers cette sortie musclée, le président de la République projete sans aucun doute revoir en profondeur les relations avec l’Union européenne sur la question de l’exploitation de ses ressources maritimes, annonçant une volonté claire de rééquilibrage dans le partenariat de pêche.
GMT TV