Gabon : montée au créneau des auxiliaires de sécurité en milieu scolaire

C’est devant le siège de l’ancien ministère de l’Éducation nationale à Libreville que les auxiliaires de sécurité en milieu scolaire (ASS) ont manifesté leur mécontentement. Dans un article publié par Gabonreview le 13 octobre 2025, ces agents ont dénoncé leurs conditions de travail et exigé la revalorisation de leurs indemnités, l’obtention d’un statut officiel et l’accès à une couverture sociale. Créés pour renforcer la sécurité dans les établissements, ils se disent aujourd’hui laissés-pour-compte par les autorités.
Institutionnalisés en novembre 2020 sous l’ancien ministre de l’Éducation nationale Patrick Mouguiama-Daouda, les ASS jouent un rôle crucial dans la prévention des violences en milieu scolaire. Pourtant, cinq ans après, ils dénoncent un traitement injuste marqué par l’absence de statut clair, six mois d’arriérés de salaire et un silence persistant des autorités. Un désintérêt qui, selon ces agents, traduit le manque de considération pour leur mission de maintien de la sécurité dans les écoles.
Des salaires dérisoires et irréguliers
Le représentant des auxiliaires de sécurité en milieu scolaire (ASS), Wilfrid Mbimbiangoye, a indiqué que les agents perçoivent 150 000 F CFA par mois, une rémunération inchangée depuis cinq ans et souvent payée avec retard. « On n’a jamais même vu la gerbe de fleurs du ministère », a-t-il déploré, soulignant le manque total de reconnaissance envers leurs collègues décédés. Malgré les nombreuses démarches entreprises pour attirer l’attention des autorités, aucune suite concrète n’a été donnée à leurs requêtes.
Face à cette précarité, le Trésor public a proposé le paiement de deux mois d’arriérés sur six, une offre que les ASS ont refusée, la jugeant insuffisante. « Sur cinq mois, si vous donnez deux mois, ça résout le problème de qui ? Nos foyers sont brisés, les femmes partent. Des enfants de nombreux collègues n’ont pas pu être scolarisés à la rentrée faute de moyens », ont-ils dénoncé. Désormais, ces agents en colère interpellent le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, afin qu’il trouve une solution durable à leur situation et leur permette de vivre dignement de leur métier.
GMT TV