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Gabon : l’humiliation, une pratique illégale à la mode chez les militaires !

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Récemment, des opérations de sécurité à Moanda, chef-lieu du département de Lebombi-Leyou, lancées par les forces de l’ordre sur requête de Jacques Denis Tsanga, gouverneur du Haut-Ogooué, face à une montée de l’insécurité, ont pris une tournure inquiétante. En plus d’être interpellés, certains suspects ont été victimes de traitements humiliants, notamment le rasage forcé de leur crâne et la contrainte à chanter devant des caméras. Ces pratiques, loin de répondre aux impératifs de justice, constituent une grave violation des droits humains.

Le Gabon, comme beaucoup d’autres nations, s’est engagé à respecter les principes de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. L’article 5 de cette déclaration stipule clairement que « Nul ne peut être humilié, maltraité ou torturé, même lorsqu’il est en état d’arrestation ou d’emprisonnement ». Cette norme internationale a pourtant été bafouée à Port-Gentil et plus récemment à Moanda, où les autorités militaires semblent ignorer ces préceptes fondamentaux repris par notre constitution de 1991 en son préliminaire 1.

Non à l’humiliation des mis en cause 

L’humiliation infligée aux suspects non seulement déroge aux principes de la dignité humaine, mais elle met également en lumière une déviation préoccupante des pratiques de justice. La présidence de la République de la transition, dirigée par le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, est chargée de restaurer la légalité et la justice. Dans ce contexte, il est impératif que des mesures correctives soient prises. Paul-Marie Gondjout, ministre de la Justice, devrait en toute urgence exiger une enquête sur ces abus et garantir que les responsables soient tenus pour compte.

L’objectif d’une opération de sécurité ne devrait jamais justifier la violation des droits fondamentaux. L’humiliation publique et les traitements dégradants sont des pratiques indignes de la légalité et de l’éthique. Pour que le Gabon puisse véritablement avancer vers une justice restaurée et respectueuse des droits humains, il est crucial que les autorités assurent la fin de ces abus. Mieux, qu’elles favorisent le respect de la dignité de tous, même en période de crise sécuritaire. Sans quoi, ce serait la porte ouverte à l’anarchie militarisée.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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