Gabon : l’hommage de Jean Ping à Anaclé Bissielo
« Le choc, la consternation et la torpeur. Tels sont les états émotionnels qui nous habitent depuis l’annonce de la douloureuse nouvelle de la mort du professeur Anaclé Bissiélo.
L’onde de choc, produite par la nouvelle de cette mort tragique et inacceptable, a eu l’effet d’un coup de tonnerre au sein de ses familles biologique, politique et l’ensemble des membres de la Résistance qui demeurent à jamais inconsolables.
L’unanimité des regrets manifestée urbi et orbi par la communauté nationale et l’ensemble des diasporas gabonaises montrent l’épaisseur de ce leader politique et combien était aimé et apprécié ce grand combattant de la liberté, ce résistant de tous les instants, dont nous déplorons avec une profonde déchirure la perte.
Anaclé Bissiélo était un leader moral et intellectuel
Anaclé Bissiélo, poussé par la quête révélée du don de soi, était un leader moral et intellectuel qui a su alimenter par sa force d’Aimer, son inébranlable engagement et les talents de son génie personnel inestimable, les plus belles pages de l’histoire de notre démocratie, de la Conférence Nationale jusqu’à son départ.
Sa perte n’est pas le signe d’une fatalité, mais l’expression d’une volonté politique de disposer de soi, corps et esprit, dans un but qu’il s’est choisi pour sauver la Patrie.
Conter sa vie, c’est conter une histoire d’engagement, de dignité, d’amour et d’honneur.
C’est conter une histoire qui s’est achevée sur le sacrifice suprême de sa vie que reflètent avec splendeur, six mots à la fois, simples et profonds : Disparu pour avoir aimé le Gabon.
Le professeur Anaclé Bissielo était un collaborateur majeur de mon Cabinet. Il s’est distingué toute sa vie par son humilité, sa discrétion et sa hauteur d’esprit.
Puisse-t-il accepter ces quelques éloges mérités de sa personne qui, je le sais, l’auraient moralement gêné en situation de vie.
A présent, il ne nous reste plus qu’à implorer le Très Haut, afin qu’il nous accorde la grâce d’accepter et de penser à l’avenir. Oui ! Penser à l’avenir pour poursuivre le combat de la libération du Gabon éternel, qu’il a mené jusqu’à la fin de sa vie. Puissent mes regrets sincères et l’hommage attristé que le peuple Gabonais et la Coalition pour la Nouvelle République rendent à sa mémoire atténuer a douleur de sa famille, si cruellement éprouvée. »