Gabon : les infirmiers oubliés par l’État depuis 25 ans
Alors que 1200 postes budgétaires avaient été mis à disposition pour booster le secteur de la santé, le personnel soignant revendique le reclassement à titre exceptionnel de leur catégorie B2 qui n’a jamais, depuis plus de 20 ans, connu d’évolution. Rien n’a changé malgré les promesses faites par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) et son gouvernement. Une situation que les infirmiers ont dénoncée le samedi 17 février dernier, au cours d’une assemblée générale.
Réunis en collectif le samedi 17 février 2024, les infirmiers et infirmières assistants du Gabon ont au cours d’une assemblée générale, dénoncée la stagnation professionnelle dont ils sont victimes. En effet, les hommes et les femmes de la santé exigent le changement de leur catégorie B2 car oubliée depuis 20 à 25 ans, ces derniers pointent du doigt l’inaction du ministère de la Santé en dépit des instructions du Chef de l’Etat, Brice Clotaire Oligui Nguema.
Le personnel de santé lésé par la tutelle
Selon le secrétaire général du Synaps-PGA, le reclassement à titre exceptionnel est formel selon la loi gabonaise « La loi 8/91 du 26 septembre 91 qui a été reprise par la loi 1/2005 du 4 février 2005. En cas de nécessité, ou lorsque l’intérêt supérieur l’exige, le président de la République peut, à titre exceptionnel (…), déroger aux dispositions du présent statut en matière de recrutement et de promotion des agents publics, civils et permanents ». Une récrimination qui interroge, pour le personnel de ces services essentiels.
Devant le mutisme du ministre de la Santé, le collectif des infirmiers du Gabon tient le Pr. Adrien Mougougou pour responsable appartenant pourtant lui-même à la base au corps médical. « Nous sommes lésés parce qu’il y a plusieurs années que nous avons été oubliés par notre ministère de tutelle. La fermeture de nos écoles de santé provinciales n’a pas permis notre avancement et depuis lors nos carrières sont bloquées. Nous tournons en rond dans les hôpitaux. Avec l’arrivée du CTRI qui a rouvert les concours, on estime qu’ils peuvent aussi penser à nous, les oubliés du ministère de la Santé » a déclaré Ango Lydvine, infirmière assistante.