Gabon : les agriculteurs locaux déplorent le manque d’accompagnement de l’Etat
Le gouvernement de transition semble faire la promotion de l’autosuffisance alimentaire et ce en incitant les jeunes à se tourner vers l’entreprenariat agricole. Cependant, susciter la vocation ne suffit pas. Il faut aller encore plus loin en mettant en place des mécanismes structurants. Dans une vidéo parvenue à la rédaction de Gabon Média Time ce mercredi 15 octobre 2024, les professionnels des activités agropastorales regrettent d’ailleurs leur mise à l’écart par le gouvernement qui à ce jour peine à mettre en place des dispositifs leur permettant de valoriser l’agriculture et l’élevage.
L’agriculture et l’élevage sont deux activités si elles sont bien soutenues au Gabon , permettront au Gabon d’atteindre l’autosuffisance alimentaire à l’horizon 2030, une volonté qu’a d’ailleurs exprimé le Comité pour la transition et la restauration des institutions ( CTRI) depuis son arrivée à la tête du pays le 30 août dernier. Seulement cette ambition semble se heurter à une réalité, notamment celle du manque de soutien de l’Etat à l’endroit des éleveurs et agriculteurs locaux.« Avant de créer une société à vocation agricole, on aurait du regarder celles qui existent et que faut t’il faire avec elles » a déploré un éleveur de Porcs.
Quelle type de politique agricole l’Etat souhaite t-il mettre en place?
C’est la question que se pose un compatriote, installé à Ayeme Plaine à 30 km de Libreville. En effet, bien que le CTRI s’attelle à mettre en place des mesures pour redynamiser le secteur agricole dans notre pays à l’instar de la création de la Société pour l’Agriculture et l’Élevage du Gabon ( SAEG) ou encore la mise en place des Zones agricoles à forte productivité (ZAP) pour les professionnels des activités agropastorales ces réformes structurelles manquent de cohérence. « L’État fait revenir SOGADEL mais combien de Gabonais ont consommé ce qui a été produit par cette société ? À quoi bon mettre en place une si grande entreprise si ce qu’elle produit ne peut pas nourrir la population et être vendue à l’extérieur ? C’est jeter de l’argent par les fenêtres » a-t-il déclaré.
Une situation qui constitue un frein pour les professionnels locaux de l’agriculture et de l’élevage. « C’est quelle agriculture qu’il faut pour ce pays ? l’agriculture substantielle ou de production ? Les agriculteurs et cultivateurs ont été mis de côté au profit des sociétés agricoles. Un jour peut-être l’Etat pensera à l’agriculture » a confié un éleveur. Un constat alarmant qui nécessite que les plus hautes autorités du pays reconsidèrent les professionnels locaux qui s’impliquent dans les activités agropastorales, comme c’est le cas au Cameroun où l’importation de volaille est strictement interdite et ce afin de protéger la production locale. Le Gabon qui en est fortement dépendant devrait prendre exemple.