Gabon : les agents des transports terrestres fustigent leur mise à l’écart par de « puissants lobbies »

Ce 8 mars 2024 à travers une déclaration signée de son président Japhet Aloïse Eyeang, le Syndicat National des Agents de la Direction Générale des Transports Terrestres (SYNADGTT) a fustigé sans langue de bois, les « atermoiements dans Ia gestion des administrations des transports Terrestres ». S’adressant au Président de la transition, ils ont invité ce dernier à porter « une attention particulière quant à la situation difficile de nos entités administratives », qui selon eux, sont victimes de l’obscurantisme de « puissants lobbies ».

Tancés par le ministre des Transports Dieudonné Loïc Ndinga Moudouma il y a quelques semaines à la faveur de son passage à l’émission Les Grands dossiers de Gabon 1ère, les agents des administrations des transports terrestres qui avaient été présentés à l’opinion nationale comme faisant partie des fonctionnaires les plus véreux et corrompus du pays, n’ont pas manqué de réagir. Le 8 mars dernier, en pleine journée internationale des droits de la femme, ces derniers ont adressé un courrier au président de la transition. Courrier dans lequel ils font part au numéro 1 gabonais, de leur mécontentement. 

En effet, fustigeant, sans langue de bois, les « atermoiements dans Ia gestion des administrations des transports Terrestres » en plus des difficiles conditions de travail auxquelles ils seraient confrontés, ces agents, membres du Syndicat National des Agents de la Direction Générale des Transports Terrestres (SYNADGTT), ont donc tenu à balayer d’un revers de main, les accusations de corruption de leur hiérarchie. Même s’ils reconnaissent, à demi-mot, qu’ils sont souvent contraints à devoir facturer certains de leurs services publics. 

Éviter tout risque d’implosion

Appelant au pragmatisme du numéro 1 gabonais, le SYNADGTT a insisté sur la nécessité de « freiner dans les meilleurs délais tout risque d’implosion » au sein de la DGTT, du CNEPC et du CNEDDT. Soulignant que « le pan transports terrestres est depuis plusieurs années victime de manœuvres prédatrices, afin de la déposséder de ses prérogatives et de ses ristournes », Japhet Aloïse Eyeang et sa suite ont tiré à boulets rouges, sans toutefois les nommer, sur « de puissants lobbies qui se sont formés afin d’y parachuter des agents venus de toutes parts, quand bien même nos administrations regorgent de cadres compétents, le plus souvent mis à l’écart, au profit de personnels sans maîtrise des aspects liés aux activités de transports terrestres ». 

Par ailleurs, tout en réfutant ces accusations, les syndicalistes des transports terrestres ont également fustigé la Budgétisation par objectif de programme (BOP) lancée depuis 2012 et toujours en cours, qui selon eux « a entraîné, dans toutes les administrations du pays d’énormes dysfonctionnements dont une des conséquences a été l’absence totale de budgets de fonctionnement et d’investissement ». Reste désormais à savoir si après cette sortie audacieuse, un regard particulier sera porté sur leur administration, qui à bien des égards, est au coeur du processus de développement.