Gabon : le transport en commun toujours anarchique malgré les 3 sociétés publiques
Enjeu vital pour les villes d’Afrique sub-saharienne, le transport public reste pourtant loin d’être géré de façon optimale au Gabon. Malgré la présence de trois compagnies publiques, en l’occurrence, Sogatra, TransUrb et Trans Akanda, qui devraient d’ailleurs bénéficier de plus de 3,5 milliards de FCFA cette année pour la poursuite du programme de gratuité des transports, Libreville et les autres capitales provinciales du pays restent en proie à de nombreux manquements dans ce domaine.
Avec près d’un million d’habitants aujourd’hui, Libreville, capitale Gabonaise, a connu une croissance relativement forte au cours des dernières années. Laquelle a logiquement entraîné son lot de soubresauts en matière d’urbanisation, d’insécurité et surtout de transport. Ainsi, entre voiries urbaines en état de décrépitude dans la grande majorité des artères, véhicules en mauvais état, pollution, insécurité routière, concurrence déloyale avec une omniprésence des « clandos » et un manque de professionnalisme, le système de transport en commun reste anarchique.
En effet, malgré la présence de sociétés telles que Transurb, créée en 2019 pensait-on sur les ruines d’une Société gabonaise des transports (Sogatra) au bord du gouffre et en proie à des difficultés financières, en dépit de son parc de 300 bus et plus de 750 chauffeurs, ou encore de la présence de Trans Akanda, les problèmes de transport urbain et périurbain demeurent. Pour s’en rendre compte, il suffit de lorgner les grands axes routiers de la capitale aux heures de pointe et même en dehors, pour constater des attroupements massifs de populations en attente d’un véhicule de transport en commun.
Le transport en commun, une équation insoluble pour les autorités ?
Mettant souvent leur vie en péril, comme en témoigne l’accident de circulation survenu en face de l’église Sainte-Marie le 09 novembre 2022, les usagers des transports en commun peuvent donc confirmer les difficultés qu’ils rencontrent au quotidien. Une situation étonnante dans une capitale qui compte à peine un million d’habitants, loin des autres capitales africaines qui en comptent plusieurs millions, à l’exemple de Dakar, où l’opérateur Dakar Dem Dikk, assure parfaitement la gestion de ses passagers, facilitant ainsi les déplacements interurbains.
Si le gouvernement pour répondre à cette problématique, a décidé de poursuivre en 2024, le programme de gratuité des transports communément appelé « Ngori » en y allouant pas moins de 3,5 milliards de FCFA auxquels vont s’ajouter la dizaine de milliards de FCFA de budget de fonctionnement subventionné par l’Etat pour Sogatra, Trans Urb et Trans Akanda, cette solution semble loin d’être la meilleure au regard des difficultés qu’elle entretient. Au final on serait tenté de se demander s’ il ne faudrait pas plutôt pencher vers une privatisation de ces opérateurs de transports nationaux.