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Gabon : le curieux choix de Pierre Duro à la tête de la Task-Force de la dette

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C’est sans aucun doute l’une des surprises improbables concoctées par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) au lendemain de l’annonce de la réaction de la Task-Force sur la dette. Et pour cause, l’annonce faite le 21 septembre 2023 par le porte-parole du CTRI, le Lt-colonel Ulrich Manfoumbi de la nomination de l’expert judiciaire Pierre Duro n’a pas manqué de susciter des interrogations puisqu’il avait déjà été aux commandes de cet organe durant l’ancien régime avant d’être évincé curieusement. 

Réactivé par arrêté n°0001/PT/2023 la Task force de la Présidence de la Transition pour le contrôle, l’audit et la vérification des dettes intérieures et extérieures vient de voir nommés l’ensemble de ses responsables. Ainsi, à la surprise générale, c’est bien l’ancien responsable de la gestion du parc immobilier d’Elf au Gabon qui sera secondé pour l’occasion par le Général de brigade aérienne Jean Hilaire Moubamba Maganga. 

Toutefois, si pour le dernier cité, sa nomination semble indiscutable du fait de son expérience en qualité d’inspecteur des Services au sein de l’État-Major Général des Forces Armées gabonaises (FAG), celle de celui qu’on dit avoir été un proche du régime déchu d’Ali Bongo Ondimba suscite de vives inquiétudes notamment des doutes subsistants quant à sa probité et son impartialité.

Des soupçons de corruption en l’encontre de Pierre Duro

En effet, lors de son éviction de la Task-Force, le secrétaire général de la présidence de la République de l’époque, Jean-Yves Teale relevait subtilement l’infécondité de sa mission et l’insatisfaction quant aux résultats attendus. Pis, en laissant entendre dans sa correspondance que le président Ali Bongo voulait « une politique de tolérance zéro à l’égard de la corruption et d’être plus que jamais attentifs à toutes formes de pratiques ternissant l’image de notre administration », le secrétaire général de la présidence supposait que de tels actes auraient été commis sous la houlette du désormais chef de mission de la Task-Force. 

En outre, ses liens séculiers avec la famille Bongo ne sont pas pour rassurer l’opinion. Selon le site Gabonreview, Pierre Duro aurait « collaboré en tant qu’ingénieur-conseil lors de la construction du Palais du Bord de Mer sous la gouvernance d’Omar Bongo, en association avec l’Atelier 74. Cette entreprise a été par la suite suspectée de blanchiment d’argent dans l’affaire des  biens mal acquis ». Autant de faisceaux de preuves, qui pourraient décrédibiliser le choix opéré par le président de la transition, le Général Brice Oligui Nguema au moment où la transition semble écornée par quelques couacs. 

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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