Gabon : le PDG sous la menace d’une suspension de ses activités

Le Parti démocratique gabonais (PDG) traverse une crise sans précédent depuis le renversement d’Ali Bongo Ondimba par les militaires en août 2023. Démissions en cascade, exclusions, bicéphalisme de l’exécutif… Le 11 juillet 2025, la tension a atteint son paroxysme avec le communiqué du directoire provisoire, dirigé par Angélique Ngoma, annonçant l’exclusion définitive de cinq cadres, dont Ali Akbar Onanga Y’Obégué. Ce dernier conteste cette décision, affirmant avoir été légitimement nommé Secrétaire général du parti par Ali Bongo Ondimba, qui n’a jamais renoncé à la présidence du PDG.
Cette situation de double direction à la tête du parti, non tranchée de manière officielle, jette un trouble profond sur le fonctionnement de la formation politique. Loin de se limiter à une simple querelle de leadership, ce bicéphalisme ouvre la voie à des conséquences juridiques sérieuses, à la lumière de la nouvelle loi sur les partis politiques, promulguée le 27 juin 2025.
Un cadre légal plus strict face aux dérives internes
En effet, la loi n°016/2025 prévoit clairement dans son article 64 que le ministre de l’Intérieur peut suspendre les activités d’un parti politique en cas de bicéphalisme, de scission prolongée ou d’irrégularités graves comme l’absence de siège, de comptabilité ou de compte bancaire. La durée de la suspension peut varier entre un et quatre mois, voire six en cas de récidive, avec pour effet immédiat la cessation de toute activité politique et la fermeture des locaux du parti. Dans ce contexte, le PDG, en proie à un affrontement interne non résolu, entre pleinement dans le champ de cette disposition.
Cette menace intervient alors que le Gabon entame le processus de renouvellement de l’Assemblée nationale et des conseils locaux. Une éventuelle suspension du PDG durant cette période cruciale risquerait de l’exclure de la compétition électorale, affaiblissant durablement son poids politique sur la scène nationale. Un scénario de plus en plus plausible, tant la division interne semble irréconciliable. Parallèlement à la gestion de cette crise, le président du PDG, Blaise Louembe, désigné à l’issue du dernier congrès, poursuit la tournée nationale de mobilisation.
GMT TV