Gabon : le CTRI en opération de nettoyage du secteur aérien ?
Engagé dans la refonte profonde de l’économie gabonaise mise à terre par la régente « Young Team », le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) semble avoir mis le pied à l’étrier dans le secteur aérien. Une dynamique perceptible dans l’appel à manifestation de l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC) qui réglemente désormais de manière stricte les missions et les modes de recrutement.
Véritable niche financière sous d’autres cieux au vu des transactions importantes qui s’y effectuent, le secteur aérien demeure perçu comme un simple outil dans notre pays. Une situation tributaire de la gabegie qui semble s’y être établie sous le règne PDG-Bongo dont la fin a été plus stridente avec l’érection de la nébuleuse « Young Team » de Ian Ghislain Ngoulou et Noureddin Bongo Valentin. Nominations tous azimuts et ingestion notoire.
L’ANAC désormais sous bonne escorte !
Conscient que la gestion du secteur aérien était loin d’être des plus orthodoxes, le CTRI a lancé un appel à manifestation d’intérêt pour le recrutement d’un cabinet spécialisé dans les ressources humaines en vue de mettre en branle l’audit organisationnel de l’agence nationale de l’aviation civile Gabon. Une manœuvre qui devrait se traduire par le nettoyage à sec des agents fantômes et des promus sans cause.
C’est en tout cas la lecture qu’il est aisé de faire au chapitre 3 dudit appel à manifestation dénommé « Consistance de l’audit ». Il en ressort que le cabinet retenu devra s’atteler à scruter « la pertinence du mécanisme de fonctionnement au regard des objectifs à atteindre et des critères de recrutement vis-à-vis des exigences des emplois ». Cela emporte d’emblée « la régularité des diplômes ».
Vers une réorganisation objective de l’ANAC
S’il ne s’agit pour l’instant que d’objectifs, le Comité pour la transition et la restauration des institutions démontre , une fois de plus et pas de trop, sa volonté de remettre sur les bons rails l’ensemble des secteurs de l’économie gabonaise. Une noble ambition qui passe par un savoir-faire avéré et de l’expertise. Ce qui tranche avec le népotisme érigé en norme dans les agences et autres administrations sous la régence Young Team.
D’ailleurs, le cabinet d’audit ayant répondu à tous les critères de ce marché public, est appelé à veiller à « la régularité de la classification des employés, des affectations, des évolutions, des promotions et des mutations ». À cette charge de greffent « la cohérence et l’équité de la rémunération des différentes catégories d’employés ». Le cap étant désormais fixé, il ne reste qu’à mettre en musique cet idéal pour le bien du secteur aérien.