Gabon : le CTRI aurait-il dû dissoudre le PDG ?
Identifié comme le mal du pays après 55 de règne sans partage avec comme critères d’ascension l’appartenance au parti de masse financé par l’Etat, le Parti démocratique gabonais (PDG) aurait peut-être dû être éteint. En effet, mettant à plat les institutions pour rebâtir le pays, le CTRI avait été appelé à acter la dissolution de ce parti-Etat budgétivore et qui aura consacré la forfaiture au sommet de la République ainsi que la gabegie odieuse.
Après avoir écarté Ali Bongo Ondimba le 30 Août 2023 à la faveur d’un coup d’Etat rebaptisé « coup de libération » par le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, le CTRI s’est engagé à restaurer durablement les institutions. Premier chantier, réinstaurer la neutralité de l’assemblée nationale et l’assemblée générale, toutes les deux chambres présidées par des individus du même bord politique à la réputation peu orthodoxe.
Le PDG , un parti-Etat ennemi de la démocratie ?
C’est le moins que l’on puisse dire à propos du Parti démocratique gabonais qui aura confisqué le pouvoir par tous les moyens entre 1968 et 2023. Jouissant des ramifications fortes dans toutes les administrations publiques. De la Commission nationale électorale autonome et permanente (CENAP) au Centre gabonais des élections (CGE), les résultats électoraux étaient tout sauf vrais. Justifiant l’action militaire du 30 août 2023, le Gén. Brice Clotaire Oligui Nguema pointait du doigt la fraude du système PDG-Bongo entretenue par ses réseaux.
Une image vile que le commando militaire ambitionne de nettoyer en paramétrant le jeu politique dans les règles de l’art. Mais à quoi s’attendre avec un parti politique prisonnier des pratiques de tricherie odieuse ? Assurément pas grand chose. Toute chose qui aurait dû conduire à sa disqualification voire sa dissolution au motif légal qu’il ne s’agissait, in fine, que d’un sanctuaire de détournements de deniers publics. Preuve en a été faite aux lendemains du coup d’État, où le parti de masse a volé en éclats. Plus personne ne s’y reconnaît. Eux qui, un mois avant, jouissaient des passe-droit. La continuité du PDG étant perçue comme un échec pour le CTRI.