Gabon : le changement temporaire de poste désormais possible pour les femmes enceintes
Depuis son arrivée à la tête du pays, le Comité pour la transition et la restauration des institutions s’est donné pour mission d’améliorer les conditions de vie de toutes les couches de la population. C’est dans ce cadre que le 25 juin 2024, lors du conseil des ministres présidé par le Président de la transition, le Général de Brigade Brice Clotaire, le conseil a entériné le projet de décret qui vise à assurer la protection des femmes enceintes sur leur lieu de travail.
Si dans notre précédent article intitulé Gabon : un décret fixant la nature des travaux interdits aux femmes enceintes en examen, le premier ministre de la transition, Raymond Ndong Sima avait passé au peigne fin ledit décret en vue de son adoption, afin d’apporter des solutions concrètes qui protégeront les femmes enceintes tout en leur permettant de continuer à exercer. C’est dans ce même élan que lors du conseil, le ministre du travail et de la lutte contre le chômage a présenté au Chef de l’Etat Brice Clotaire Oligui Nguema et aux membres du gouvernement le projet décret qui vise à garantir à la femme enceinte salariée « le droit de changer temporairement de poste sur sa demande ou sur proposition de son employeur » précise le communiqué final du conseil des ministres.
Le gouvernement de transition prêt à protéger les femmes enceintes salariées.
Quand on sait que bon nombre de femmes enceintes par peur de perdre leur emploi vont jusqu’à exécuter des tâches au-delà de leurs capacités. Il faut dire que l’adoption de ce décret sera un véritable paraclet pour ces dernières et ce conformément aux dispositions de l’article 213 de la loi n°22/2021 du 19 novembre 2021 portant Code de travail en République Gabonaise qui stipule que « le travailleur ne peut engager ses services à vie ». Toute chose qui vise dans un premier temps à « assurer la protection de la femme enceinte contre les travaux présentants des risques pour sa santé et du foeutus ou de l’enfant ».
Outre la possibilité de changer de poste, ledit projet permettra également d’améliorer la santé et la sécurité des travailleuses enceintes, accouchées ou allaitantes, mais aussi mettre à la charge de l’employeur l’obligation d’évaluer les risques et leurs conséquences éventuelles sur la grossesse et prendre les mesures nécessaires en vue de la soustraire. Dans un contexte où le chômage bat son plein, gageons que le gouvernement de transition adoptera véritablement ledit projet de décret. Rappelons que la loi n°22/2021 du 19 novembre 2021 portant Code de travail en République Gabonaise dans son article 3 stipule que « le travail est une source de valeur. Il exige que les libertés et la dignité de celui qui l’exerce soient respectées. Les conditions dans lesquelles il est accompli doivent permettre au travailleur et aux membres de sa famille de subvenir normalement à leurs besoins, de protéger leur santé et de jouir de conditions de vie décentes ».