Gabon : Lambert-Noël Matha blanchi dans l’affaire Averda

Le Tribunal de première instance de Libreville a rendu un non-lieu en faveur de Lambert-Noël Matha, ancien ministre d’État du gouvernement déchu le 30 août 2023, signalant ainsi un tournant dans l’affaire concernant le contrat entre l’État gabonais et l’entreprise libanaise de ramassage d’ordures, Averda. Cette décision a été confirmée par des sources concordantes.
Poursuivi pour corruption passive, concussion, soustraction illicite d’argent et blanchiment de capitaux dans le cadre de ce dossier, Lambert-Noël Matha avait été placé en assignation à résidence en 2023. En tant que gestionnaire du contrat avec Averda, il occupait alors le poste de chef du département ministériel technique en charge de la Ville.
Une affaire autour d’un contrat entre l’Etat gabonais et Averda
Le contrat, signé pour une durée de quatre ans (2015-2019), visait à assurer la collecte des ordures ménagères dans la commune de Libreville. Cependant, le gouvernement gabonais avait décidé de rompre unilatéralement cet accord en 2019, suite à des prestations jugées insatisfaisantes qui avaient coûté cher au budget national. Après des tentatives infructueuses de règlement à l’amiable, Averda avait choisi d’intenter une action en justice devant la Chambre de commerce et de l’industrie (CCI) en France, réclamant 23 milliards de francs CFA.
L’enquête ouverte par le procureur de la République a conduit à l’inculpation et l’arrestation d’Alain Xavier Madoungou, alors directeur général au ministère de l’Intérieur, pour corruption active. Ce dernier avait désigné Lambert-Noël Matha comme le cerveau présumé de l’affaire.
Bien que le non-lieu n’efface pas les accusations portées contre lui, il met un terme aux poursuites judiciaires, indiquant l’absence d’éléments probants suffisants pour aller plus loin. Cette décision soulève des questions sur la gestion des affaires publiques au Gabon et son impact sur la confiance envers les institutions gouvernementales.
L’affaire Averda, en plus de sa dimension judiciaire, continue de faire écho dans le paysage politique gabonais, témoignant des défis liés à la transparence et à la responsabilité dans le traité de contrats publics.
GMT TV