Franceville : 16 ans de prison pour le meurtre de son ex-petite amie

La Cour criminelle de Franceville a condamné, vendredi 8 août 2025, Aymar Kouya Mighiama à 16 ans de réclusion criminelle pour homicide volontaire sur son ex-petite amie, Carine Komba. Les faits remontent au 26 avril 2022, lorsque la jeune femme avait été retrouvée morte dans des circonstances laissant présumer une agression sexuelle suivie de coups mortels.

Le verdict est tombé après trois ans d’attente pour la famille de la victime. Âgé de 38 ans, Aymar Kouya Mighiama a été reconnu coupable d’avoir ôté la vie à son ex-compagne, dont le corps avait été découvert nu, les jambes écartées, au quartier Sotrao, à Moanda. À proximité, les enquêteurs avaient trouvé un préservatif usagé contenant du sperme et un paquet de cigarettes. Des traces de violence au cou confirmaient l’hypothèse d’un étranglement.

Une dispute fatale dans la nuit du drame

Au cours de l’audience présidée par Carine Ndjole Lomitsinda, l’accusé a nié les faits, tout en reconnaissant avoir passé la journée et la soirée précédentes avec la victime, dans le troquet qu’elle tenait. Selon plusieurs témoins, l’homme aurait consommé de la bière et fumé des cigarettes avant qu’une dispute n’éclate vers minuit, lorsque Carine Komba aurait refusé d’avoir des rapports sexuels avec lui.

Si l’analyse ADN du sperme retrouvé sur les lieux n’a jamais été réalisée, un élément matériel a pesé lourd : la présence d’un paquet de cigarettes Dunhill identique à celui que l’accusé avait en sa possession, et dont le nombre de cigarettes correspondait à celles fumées cette nuit-là.

Des zones d’ombre mais une culpabilité retenue

Le ministère public, représenté par Olivier N’Zahou, a requis 30 ans de réclusion criminelle, arguant de la gravité des faits et du caractère violent de l’agression. La défense, assurée par Me Yvan Mvono Edzo et Aymerie Nzeng Allogo, a plaidé la non-culpabilité au bénéfice du doute ou, à défaut, de larges circonstances atténuantes, en mettant en avant les zones d’ombre de l’enquête, notamment l’absence d’analyses génétiques.

La Cour a retenu ces circonstances atténuantes, condamnant finalement Aymar Kouya Mighiama à 16 ans de prison, assortis d’une amende d’un million de francs CFA. Un verdict qui, s’il reconnaît la responsabilité de l’accusé, laisse planer un sentiment d’inachevé pour ceux qui espéraient que toutes les zones d’ombre soient levées.

Mariska IKAPI