Gabon: la corruption à l’origine de la cherté de la vie selon la Banque mondiale
Présenté aux autorités gabonaises le 9 décembre dernier, l’un des deux rapports de la Banque mondiale met en exergue les facteurs à l’origine de la hausse de la vie chère dans notre pays. Pour l’institution financière, les actes de corruption à l’initiative des autorités administratives et policières contraindraient les commerçants à récupérer la marge perdue dans les taxes indues.
Sujet au bout de toutes les lèvres, la vie chère est très souvent attribuée aux pratiques commerciales déloyales de certains commerçants véreux qui semblent se faire du beurre sur le dos des consommateurs. Pourtant, le problème ne semble pas si simple qu’il paraît. C’est en tout cas ce que révèle une étude rendue publique récemment par l’instance faîtière de la finance sur l’économie gabonaise et la note de conjoncture.
S’il est vrai que la crise Covid-19 a littéralement impacté les économies avec la chute des échanges commerciaux et les avaries pour les grossistes, ces derniers feraient face à un harcèlement orchestré par les forces de l’ordre sur instruction de quelques autorités administratives notamment dans les zones frontalières. Selon ledit rapport, 24% de grossistes auraient déjà payé des « pots-de-vin » dans les postes de contrôle tout le long du corridor commercial.
Aussi, il en ressort que 107 500 FCFA doivent être versés au titre de frais non officiels soit 46 % du coût total payé pour le dédouanement de 10 tonnes de marchandises entre le Cameroun et le Gabon. Un mécanisme indécent huilé par les 44 barrières qui obèrent le respect des délais de livraison. C’est donc le trop peu de conscience professionnelle qui alourdirait la note du Gabonais lambda. Et ce, alors même que le chômage croît dangereusement.