Gabon : encore 4 ans d’attente et 350 milliards pour finaliser la modernisation du chemin de fer
Débuté en 2017, le Programme de Remise à Niveau (PRN) piloté par la Société d’exploitation du Transgabonais (Setrag) et qui prévoit de rénover entièrement les 648 km de voie ferrée, piétine quelque peu. Si la première phase chiffrée à 230 milliards de FCFA, a déjà permis la pose de 225 kilomètres de nouveaux rails, la seconde se fait attendre. Pour y remédier, un accord a été signé le 19 juin 2024 entre le gouvernement et la filiale du groupe Eramet. Un accord portant sur la deuxième phase de ce projet, chiffrée à 350 milliards de FCFA, à concurrence de 130 milliards financés par l’Etat et 220 milliards pour Setrag.
La sécurisation des passagers dont le nombre est passé de 226 976 à 97 206 entre 2021 et 2023 selon le tableau de bord de l’économie, et la sécurisation des abords de la ligne de chemin de fer, sont une priorité aussi bien pour la Société d’exploitation du Transgabonais (Setrag) que pour le gouvernement. Cela se traduit par la mise en place d’équipements destinés à protéger les riverains par des murs de protection, des passerelles et des signalisations, mais surtout le Programme de Remise à Niveau (PRN) de la voie ferrée. Celui-ci vient d’entrer dans sa deuxième phase avec la signature le 19 juin dernier, d’un accord complémentaire pour la poursuite des travaux.
Si la première phase du PRN débutée en 2017 et dont les 230 milliards de FCFA avaient permis de réhabiliter plus de 300 km de voie dont 225 km de nouveaux rails, la deuxième quant à elle, devrait coûter un peu plus puisque les premières estimations évoquent 350 milliards de FCFA, à raison de 130 milliards financés par l’Etat et 220 milliards de FCFA pour la Setrag. Prévue sur la période 2024-2028, cette deuxième phase devrait notamment poursuivre le remplacement de l’intégralité des rails jusqu’à Franceville, où le gouvernement entend également moderniser la gare ferroviaire, dans le cadre d’un projet à 4 milliards de FCFA contenu dans le PNDT.
Un projet aligné sur l’ambition de développement de la production des minerais
Avec la restauration et augmentation de l’offre de la capacité de la voie, son renouvellement total, la rénovation des ouvrages, le traitement de 150km de zones instables dont 40km sont déjà en cours et la réinstallation des populations impactées par les travaux, un ensemble de projets évalués à un peu plus de 556 milliards de FCFA, ce projet devrait largement contribuer à doper l’activité de production de manganèse dont le chiffre d’affaires s’est situé à 812,4 milliards de FCFA en 2023, en baisse de 27% justement en lien avec les nombreux déraillements qui ont perturbés de manière durable l’activité.
A noter que le financement de l’Etat gabonais, actionnaire à hauteur de 7% de la Setrag, permettra également d’acquérir de nouvelles rames voyageurs pour un montant de 10 milliards de FCFA, les deux actuelles en service, acquises en seconde main en 2012 et 2016 arrivant en fin d’exploitation. Aligné sur le Plan d’augmentation des capacités du chemin de fer (PAC) qui prévoit de transporter 29 millions de tonnes à l’horizon 2030, ce PRN devrait contribuer à une amélioration globale de notre économie.