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Gabon : défiance envers la tutelle, non-respect des procédures, arrogance, les raisons de la suspension du DGBFiP

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« Qui veut voler trop près du soleil se brûle les ailes ». Cette citation tirée du livre La prudence humaine de l’écrivain William de Britaine sied parfaitement aux péripéties ayant conduit à la suspension ce lundi 17 juin 2024 du magistrat parachuté Directeur général du Budget et des Finances publiques (DGBFiP), Aurélien Marcel Mintsa Nguema. En effet, si la communication gouvernementale annonçant cette mesure est restée muette sur les raisons de cette mise à l’écart, celle-ci tiendrait d’un certain nombre de griefs faits au fonctionnaire allant d’actes d’insubordination vis-à-vis de la hiérarchie, au non-respect des procédures en matière de traitement des dossiers et une propension au faste et au bling bling. 

Si depuis la diffusion de la note référencée n°000455/MCP/CABM signée du ministre des Comptes publics Charles M’Ba portant suspension du Directeur général du Budget et des Finances publiques, aucune autre communication n’est venue apporter plus de précisions sur les raisons de cette mesure conservatoire, des faisceaux d’indices distillés ces dernières heures laissent entrevoir de nombreux dérapages dans la gestion de la DGBFiP. Un constat alarmant qui aurait conduit les plus hautes autorités à taper un grand coup de pied dans la fourmilière qu’était devenue cette administration.

Le seul roi dans le marigot de la DGBFiP

En effet, le premier grief qui avait été fait à la « perle rare » et non moins magistrat à la Cour des comptes, Aurélien Marcel Mintsa Nguema, dont Gabon Media Time s’était d’ailleurs fait l’écho, c’est la promesse d’une revalorisation de la prime de performance budgétaire faite de manière unilatérale en violation des dispositions de l’arrêté n°0060 du 08 mars 2024 fixant le cadre inclusif des négociations avec les régies financières. Une sortie qui avait valu à ce dernier un double rappel à la loi de la part du ministère de l’Économie et celui des Comptes publics.

Sauf que cette sortie constituait semble-t-il une goutte d’eau dans l’océan des dérapages du Directeur général du Budget et des Finances publiques. Selon les informations du quotidien L’Union de ce mercredi 19 juin 2024, Aurélien Marcel Mintsa Nguema se donnait des libertés outrepassant ses prérogatives, entre le « lancement des conférences budgétaires sans l’aval du Premier ministre, la gestion opaque des ressources de la DGBFiP, des dépenses excessives, une légèreté dans le traitement de plusieurs dossiers sensibles et des comportements teintés d’arrogance vis-à-vis de ses collaborateurs et de la tutelle », ce dernier s’était déjà donné des airs de roitelet. 

 Comble de l’incurie, selon le mensuel Jeune Afrique, le Directeur général du Budget et des Finances publiques, Aurélien Marcel Mintsa Nguema, actuellement suspendu, « s’était déjà constitué une cour d’affidés », y compris des confrères qui, « drapés d’oripeaux, n’hésitaient pas à aller au front pour vilipender ceux qui, – comme Gabon Media Time et même des proches collaborateurs du président de la République -, qui osaient critiquer ses agissements et son train de vie dispendieux ». Si l’opinion publique est en attente de la suite de ce dossier, cette mesure enverra un signal fort de la part du président de la Transition, le Général Brice Oligui Nguema, si le procureur de la République est saisi pour ouvrir une information judiciaire aux fins de mesurer la responsabilité pénale des faits dont il se serait rendu coupable. 

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019.Rédacteur en chef

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