Gabon : de la nécessité d’identifier les responsables du fiasco du concours de la Police nationale
Malgré l’annonce d’un repêchage de plus de 1000 candidats au concours organisé par les Forces de police nationale (FPN), l’opinion reste dubitative sur la volonté du commandement en chef de ce corps de faire la lumière sur le cafouillage constaté lors de la publication des résultats. En effet, pour de nombreux observateurs, si la sortie du chef de service relations publiques des FPN a eu le mérite de faire justice à certains compatriotes, les responsables de ces agissements peu orthodoxes devraient également faire l’objet de sanctions sévères.
La prise de parole du Capitaine Hervé Christian Nkoghe Essele aura-t-elle suffi à faire taire les critiques sur les couacs et autres bizarreries constatés lors de la publication des résultats du concours des FPN ? On pourrait répondre par le négatif au vu des nombreuses réactions enregistrées sur les réseaux sociaux quelques heures après l’annonce du repêchage de plusieurs candidats.
Des agents à l’origine du fiasco du concours de la Police ?
Et pour cause, cette décision prise, il faut le rappeler sur instruction ferme du président de la Transition, le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, est considérée comme une fuite en avant et une tentative de diversion visant semble-t-il à faire oublié le scandale suscité par la publication de la liste des 1 642 candidats retenus. Il faut dire que plusieurs anomalies avaient été décelées notamment des cas de doublons, la présence sur la liste de personnes qui avaient été écartées durant les premières épreuves ou encore des incohérences dans les chiffres publiés par les FPN.
Autant de faits qui avaient d’ailleurs conduit plusieurs jeunes candidats au concours à manifester leur mécontentement en observant un sit-in devant le commandement en chef de la police nationale. Une situation pour le moins gênante qui a donc conduit les plus hautes autorités à décider de repêcher plus de 1500 candidats pour la formation d’un troisième contingent, soit un effectif de 3 000 qui seront désormais incorporés.
Toutefois, si cette décision du président du Comité pour la transition et la restauration des institutions a largement été saluée, de nombreux concitoyens réclament que la lumière soit faite sur les agents ayant facilité ce cafouillage qui a eu le mérite de ternir une fois de plus l’image de la police nationale. « Le problème n’est pas de repêcher des recalés ou de recommencer le concours. Le problème est d’expliquer comment des individus qui n’ont pas passé les examens médicaux, pour certains, ou n’ont pas passé les épreuves écrites, pour d’autres, ont été admis ! », a d’ailleurs commenté le journaliste Alain Richard Nzamba Nzinga sur sa page Facebook.
Gageons donc que ces interpellations ne tombent pas dans l’oreille d’un sourd au risque de laisser prospérer dans l’opinion nationale l’idée que les agissements des membres des Forces de sécurité et de défense peuvent être frappés du sceau de l’impunité.