Gabon : ces travaux bâclés de Socoba sur le boulevard triomphal
Livrés il y a à peine un an par l’entreprise SOCOBA-EDTPL, dirigée par le controversé Jean-Claude Baloche Ondimba, les travaux de réhabilitation du boulevard triomphal Omar Bongo n’auront pas résisté aux intempéries. Et c’est peu de le dire. Alors qu’ils ont nécessité un dépassement de délais de près de deux ans dans leur réalisation, suscitant au passage l’agacement des usagers, ces travaux à 8 milliards de FCFA, révèlent aujourd’hui de nombreuses failles avec notamment l’apparition de nombreux nids de poule.
Comptant parmi les plus anciennes infrastructures routières du pays au moment où les travaux de réhabilitation étaient annoncés, le tronçon du boulevard Triomphal Omar Bongo nécessitait une réhabilitation totale. Identifiée en 2021 par Justin Ndoudangoye alors qu’il occupait la fonction de ministre des Transports, les travaux de cette voie, permettant de relier le bord de mer à la quasi-totalité des arrondissements de la capitale, étaient alors confiés à Socoba-EDTPL.
D’un coût estimé entre 7 et 8 milliards de FCFA, ces travaux censés durer 9 mois auront finalement été réalisés en deux ans suscitant l’ire aussi bien des autorités de l’époque que des usagers. Finalement livrés à 95% par la société du très controversé Jean-Claude Baloche Ondimba, ces travaux continuent de faire couler encre et salive. Et pour cause, visiblement bâclés comme en témoignent les nombreux nids de poule qui se forment dans une chaussée pourtant neuve, ces travaux qui se passent de commentaires, laissent penser que l’entreprise adjudicataire n’était pas à la hauteur de la tâche.
SOCOBA-EDTPL attendu au tournant
Pourtant réglé par l’Etat gabonais, Socoba-EDTPL qui, on se rappelle, offrait des gages de sincérité et de qualité à l’ex cheffe du gouvernement Rose Christiane Ossouka, n’aura donc pas été en mesure de réhabiliter ce tronçon comptant parmi les plus importants de notre capitale. Toute chose remettant en cause la démarche d’octroi de ce marché public, qui selon certaines sources, aurait été attribué sous forme de gré à gré par l’administration de l’époque, qui était loin d’ériger la qualité en priorité, notamment en matière de projets routiers.
Face à un Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) ayant fait de la probité morale son cheval de bataille. Face à un président de la Transition ayant promis des sanctions allant jusqu’à la prison pour les responsables d’entreprises n’ayant pas réalisé les travaux routiers dans les règles de l’art. La question de la qualité de ce tronçon emprunté par des milliers d’usagers au quotidien et de la responsabilité de Socoba-EDTPL, devra inéluctablement être remise au goût du jour, et ce, d’autant plus que ces travaux de réhabilitation devront être refaits.