Gabon : bras de fer entre les syndicats et le ministre des Affaires étrangères sur les frais de mission
Une grève a été officiellement déclarée au ministère des Affaires étrangères ce lundi, marquant une escalade des tensions entre les syndicats et leur hiérarchie. En cause, la menace de restrictions sur les frais de mission, un sujet devenu explosif depuis les déclarations du ministre Michel Régis Onanga Ndiaye, qui s’est engagé à imposer une rigueur budgétaire dans une administration souvent pointée du doigt pour des abus.
Des agents sous pression. Réunis en assemblée générale, les membres du syndicat des agents du ministère n’ont pas mâché leurs mots. « Nous ne sommes pas des vacanciers, mais des serviteurs de l’État », a martelé un délégué syndical, avant d’accuser le ministre de jeter l’opprobre sur les agents. La tension a été exacerbée par la menace de transmettre les dossiers douteux au B2, une direction redoutée pour son rôle dans la lutte contre les ingérences et les irrégularités.
« Depuis quand le B2 gère les notes de frais ? » s’est interrogé un agent. Cette mesure, perçue comme une humiliation, est dénoncée par le syndicat comme une tentative de détourner l’attention des véritables problèmes : l’absence de dialogue social, le manque de formations, et des primes jugées insuffisantes.
Un contrôle accru des missions
Le ministre a également annoncé un contrôle rigoureux des missions, obligeant les agents à produire des comptes rendus détaillés et précis. Une mesure vue comme une attaque directe contre leurs acquis. « Ce sera bientôt plus difficile de partir en mission que d’obtenir un visa pour la Lune ! » a ironisé un membre du syndicat.
Pour le ministre, ces réformes visent à assainir les finances et à mettre fin aux pratiques douteuses. Mais pour les agents, il s’agit d’une tentative de briser un équilibre fragile. « Ce ministère n’a pas un problème d’argent, mais un problème de gouvernance », a affirmé le syndicat dans un communiqué.
Alors que les dossiers diplomatiques s’accumulent et que les tensions montent, la question reste ouverte : qui cédera le premier dans ce bras de fer entre syndicats et ministre ? Pour l’instant, les grévistes promettent de maintenir la pression, et le ministère s’engage à poursuivre ses réformes. Ce duel, au-delà des frais de mission, pourrait bien redéfinir les relations entre les syndicats et l’administration.
GMT TV