Gabon: Bilie-By-Nze viole l’obligation légale de 30% des femmes aux emplois supérieurs de l’Etat
S’il jouissait d’un laps de temps pour configurer au mieux son gouvernement, après sa nomination ce lundi 9 janvier 2022, Alain Claude Bilie-By-Nze semble avoir versé dans la précipitation. Résultat, le nouveau premier ministre a allègrement violé la Loi n°9/2016 du 5 septembre 2016 fixant à 30% le quota d’accès des femmes aux emplois supérieurs de l’État.
13, c’est le nombre de femmes que compte le gouvernement Alain Claude Bilie-By-Nze sur un total de 45 membres, soit ratio inférieur à 30%, en violation de la Loi n°9/2016 du 5 septembre 2016 fixant les quotas d’accès des femmes et des jeunes aux élections politiques et ceux des femmes aux emplois supérieurs de l’État. Pourtant, l’égalité femmes-hommes avait été érigée en grande cause du second septennat d’Ali Bongo Ondimba.
Difficile d’y croire au regard de la composition du gouvernement Alain Claude Bilie-By-Nze qui semble consacrer une République des hommes, moins égalitaire, même lorsque l’exigence légale de représentation est en deçà des 50%. Il aurait été de bon aloi que le tout nouveau chef du gouvernement s’appuie sur la composition du précédent pour définir sa première équipe en nommant au moins 15 membres de genre féminin, de manière à faire son entrée en matière dans le strict respect de la loi.
D’ailleurs, il ne s’agit que de parité quantitative puisqu’à l’exception de Denise Mekam’ne Edzidzie épouse Taty maintenue ministre d’Etat, les autres ministres d’État ne sont que des hommes. Autant dire que la parité de responsabilité n’est elle aussi clairement pas atteinte. Sur les 40 ministres de plein exercice et les délégués, seuls 12 sont des femmes. Bien que ces dernières se soient vu confier des portefeuilles parmi les plus importants tels que la Défense, le Budget, la Justice ou encore l’Économie. Une attitude du nouveau Premier ministre qui fragilise le décret du président de la République en cas de contrôle de légalité du Conseil d’Etat saisi par quiconque aura un intérêt à agir.
Toute chose qui devrait interpeller au premier chef, l’ensemble des organisations dédiées à la cause des Femmes et attachées aux principes de légalité et de l’égalité des chances chers à Ali Bongo Ondimba. Ces dernières pourraient solliciter l’annulation pure et simple dudit décret pris le 9 janvier dernier par le président de la République devant le Conseil d’État.
Doit-on rappeler que la loi est une norme au-dessus des décrets et qu’en ce sens, elle est opposable à tous, y compris aux deux têtes de l’exécutif que sont le président de la République et son Premier ministre chef du gouvernement?