Gabon : Bilie-By-Nze voit dans les exclusions de certains aux élections un boulevard pour le Gén. Oligui Nguema
A l’instar de nombreux acteurs politiques et membres de la société civile, l’ancien Premier ministre chef du gouvernement, Alain-Claude Bilie-By-Nze s’est prononcé sur les conclusions sorties du Dialogue national inclusif. S’il s’était déjà alarmé des conditions de son organisation, le membre du Bureau politique du comité permanent du Parti démocratique gabonais (PDG) s’en est cette fois pris aux recommandations visant à exclure certains compatriotes de la course à la présidentielle.
C’est à la faveur d’un texte rendu public ce 30 mai 2024 sur son réseau social Facebook, que le dernier Premier ministre chef du gouvernement d’Ali Bongo Ondimba a livré ses réflexions sur les conclusions du Dialogue national inclusif. Un choix de la temporalité loin d’être anodin puisque Alain-Claude Bilie-By-Nze sort de sa réserve un mois jour pour jour après la remise du Rapport final au président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema.
Exclure ! seule volonté des organisateurs du DNI
Si Alain-Claude Bilie-By-Nze a pris le soin de ne pas clairement se prononcer sur ses sous-entendus à propos de l’exclusion d’une catégorie de compatriotes de la course à la présidence de la République, le parallèle qu’il dresse laisse peu de doutes sur sa pensée. « Exclure tout le monde pour laisser le terrain libre au seul candidat que la Charte de la Transition a déjà choisi », a indiqué le cadre du Parti démocratique gabonais en référence aux dispositions de la Charte de la Transition qui excluent tous les acteurs de la Transition de la course à la présidentielle sauf le président. « Une fois qu’on a exclu ceux qui ont 70 ans et plus, ceux qui ont un parent étranger, ceux qui sont mariés à une étrangère ou à un étranger, ceux qui ont été au PDG et les alliés du PDG, qui reste-t-il ? », ironise l’ancien Premier ministre.
N’y voyant aucune base objective à l’exclusion de certains compatriotes à la course à la présidentielle, Alain-Claude Bilie-By-Nze invite les autorités à laisser le jeu de la démocratie juger des sanctions. « Si le PDG est honni par le peuple, pourquoi vouloir le soustraire à la sanction électorale qui est en la matière celle du suffrage universel, seul juge des élégances et, en l’occurrence, du poids politique de chacun », s’interroge-t-il avant de conclure « La mise en œuvre de ces recommandations, fondées sur l’exclusion et l’arbitraire, serait une violation flagrante de la constitution de 1991, texte de référence du CTRI, de la Charte de la Transition voulue et promulguée par le Président du CTRI et de tous les instruments juridiques internationaux relatifs aux libertés civiles et politiques dûment ratifiés par le Gabon ».