Gabon : bientôt la création d’un Fonds national d’indemnisation des accidents médicaux ?
Les accidents médicaux font certes partie des aléas de la médecine, mais dans certains cas les victimes ne savent pas à quel saint se vouer. Dans l’optique de rendre justice à ces derniers dans l’obtention des réparations, une proposition de loi serait en gestion selon le quotidien l’Union du 25 juillet 2024. Laquelle permettra si elle est adoptée la création d’un Fonds national d’indemnisation des accidents médicaux dans chaque province.
Les plaintes à l’endroit du personnel médical sont récurrentes à travers le pays. Entre négligence en milieu hospitalier ou faute professionnelle grave commise par les personnels en blouse blanche, les populations se sentent souvent délaissées. Accentuant parfois le climat de défiance entre personnel de santé et patients, dont certains préfèrent désormais se tourner vers la médecine traditionnelle.
Bientôt une réparation pour les victimes des erreurs médicales ?
Estimant que les patients et leurs familles sont très souvent à la merci du personnel médical, la juriste et créatrice du blog Objuris (un outil permettant de vulgariser le droit de la santé au Gabon) Tania Ondo, ambitionne de porter devant la représentation nationale un texte qui vise à instaurer des régionales de conciliation et d’indemnisation des accidents survenus en milieu hospitalier. « En l’état actuel de notre droit positif, l’indemnisation des préjudices résultant des actes médicaux est complexe et inaccessible laissant de nombreuses victimes et ayants droit sans réparation. (….) Il faut instituer un régime spécial permettant l’indemnisation des préjudices liés au soins même en l’absence de faute prouvée », indique le Quotidien l’Union, citant Tania Ondo.
Pour cette dernière, ce texte viendrait restaurer la confiance dans notre système de santé et contribuerait à l’amélioration de la qualité des soins administrés aux patients. En effet, en dépit de l’ordonnance relative à l’organisation et au fonctionnement des structures hospitalières au Gabon qui dispose en son article 51 « Tout manquement à l’éthique par tout professionnel de la santé est sanctionné conformément aux dispositions des textes en vigueur », l’impunité semblait être la norme.