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Gabon : Antonella Ndembet évincée de l’ordre judiciaire des magistrats !

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Évoluant dans un flou total depuis son éviction du gouvernement gabonais à la suite du coup d’État du 30 août 2023, Erlyne Antonella Ndembet Damas a été nommée en qualité de commissaire à la loi à l’issue du conseil supérieur de la magistrature du 14 août dernier. Une promotion qui intervient suite à sa réintégration après détachement qui la positionne loin de son ordre d’origine : le judiciaire.

Longtemps mise à l’écart de la corporation des magistrats après avoir trusté le poste de ministre de la Justice de 2019 à 2023, Erlyne Antonella Ndembet épouse Damas a été réhabilitée dans sa fonction d’origine par le président du conseil supérieur de la magistrature (CSM) en date du 14 août 2024. Magistrate hors hiérarchie, l’ancienne Garde des sceaux a, dans la foulée, été propulsée au-delà de l’ordre judiciaire où elle a longtemps fourbi ses armes. Un moindre mal. 

Une promotion en trompe-l’œil ?

C’est assurément la réflexion qu’il est autorisé de se faire quand on évalue la trajectoire donnée à la carrière de la magistrate hors hiérarchie pointée du doigt pour ses manquements aux textes qui encadrent la fonction de magistrate et ce, du temps qu’elle était au gouvernement sous Ali Bongo Ondimba. S’affichant allègrement avec la tunique partisane du Parti démocratique gabonais (PDG) et en jetant l’éponge lors de la fraude organisée à la magistrature.

Des griefs qui lui ont attiré le courroux de la presse locale s’appuyant sur le ressenti de ses pairs. Si d’aucuns pensaient à une sanction exemplaire à l’instar de celle infligée à Linda Pauline Epigat Bongo Ondimba qui a été rétrogradée puis privée de nomination pour 5 ans, Erlyne Antonella Ndembet Damas a été parachutée au poste de commissaire à la loi. Une nomination qui semble répondre au prestige reconnu aux anciens membres du gouvernement qui, dans la pratique, ne peuvent plus exercer ni au siège ni au parquet. 

Il va sans dire que les conclusions du dernier conseil de discipline n’ont pas été accueillies tout sourire par le secrétariat permanent du Conseil supérieur de la magistrature. Dans un communiqué dont copie est parvenue à la rédaction de Gabon Media Time (GMT), Paulette Akolly ne mâche pas ses mots. « Au regard de la disparité criante entre les faits à caractère disciplinaire flagrants et la légèreté des sanctions, le constat pouvait amener le juge, acteur principal du rendu de la justice au Gabon, à réviser en profondeur la composition du Conseil supérieur de la magistrature statuant en matière disciplinaire », a-t-elle indiqué.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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