Gabon : 63 milliards de FCFA pour les 9 provinces, une dépense extrabudgétaire vraiment nécessaire ?
Depuis le début de sa tournée dite “républicaine”, le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, multiplie les annonces visant à satisfaire les populations de l’arrière pays. Chiffrées à 7 milliards de FCFA par province, ces annonces ont déjà coûté pas moins 42 milliards de FCFA, soit 7 milliards de FCFA minimum par province. Un chiffre qui devrait au final être porté à 63 milliards de FCFA au terme de sa tournée. Des dépenses extrabudgétaires teintées d’opacité et qui jettent une nouvelle fois l’opprobre sur l’orthodoxie financière au sommet de l’Etat.
Pour concrétiser ses “projets prioritaires”, le comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) s’est doté d’une enveloppe budgétaire de 200 milliards de FCFA, inscrite dans la loi de finances initiale. Cette enveloppe, si l’on se fie aux ajustements effectués par le commissariat général au plan qui a mis en exergue les 30 projets du CTRI qui devraient constituer la base des priorités à mettre en oeuvre d’ici 2026, serait même portée à 213 milliards de FCFA, soit 13 milliards de FCFA de plus que la ligne budgétaire dédiée au gouvernement militaire.
Cependant, au-delà de cette enveloppe, plusieurs dizaines de milliards de FCFA sont en parallèle décaissées à chaque déplacement du président lors de sa tournée républicaine. 7 milliards de FCFA précisément. Des dépenses extra budgétaires, également connues sous le nom de dépenses hors budget, qui ont des impacts significatifs sur la gestion des finances publiques. De prime abord, ces dépenses dont on ignore jusque-là l’origine, auront pour premier impact d’augmenter le déficit budgétaire en ajoutant des charges financières non prévues aux dépenses publiques.
Compromission des objectifs de maîtrise de la dette publique
Dans le même élan, ces dépenses extra-budgétaires auront pour corollaire, de compromettre les objectifs de maîtrise de la dette et de stabilisation économique. D’autant que ces dépenses ne sont pas compensées par des recettes fiscales supplémentaires ou des économies ailleurs. Entouré d’opacité financière et de manque de transparence, ces milliards de FCFA dépensés au gré « des demandes refoulées en matière sociale et d’investissement et attentes populaires » comme l’a souligné l’agence de notation Moody’s, échappent au contrôle et à la supervision habituels du processus budgétaire.
Entraînant un manque de transparence dans la gestion des finances publiques, un risque pour la stabilité financière, une hausse rapide et imprévue des obligations financières qui mettra sans nul doute à rude épreuve les capacités de remboursement du gouvernement, tout en continuant de compromettre la crédibilité des politiques économiques du gouvernement, ces dépenses qui dévient le gouvernement de ces priorités budgétaires, risquent fort d’avoir un impact fortement négatif sur nos finances publiques.
En canalisant des ressources vers des dépenses extra budgétaires, le gouvernement dont les priorités telles que l’éducation, la santé, les infrastructures et d’autres services publics essentiels doivent très rapidement être prises en compte pour améliorer l’efficacité des dépenses publiques qui reste problématique, devra donc très rapidement trouver une parade au risque de voir sa note de crédit, déjà hautement spéculative, se détériorer un peu plus. Faut-il le rappeler, il est crucial de maintenir la discipline budgétaire, la transparence et la responsabilité pour assurer une gestion financière durable et efficace.
Bonjour,
Vous n’êtes pas sans savoir qu’au lendemain du coup d’état, les militaires ont trouvé les cantines d’agents dans certains domicile.
Ces dépenses dont vous faites allusions ne peuvent pas impactées les finances publiques du moment car elles sont hors budget…
Vous abusez parfois àvec vos titres à semer le doute dans la tête des gabonais.
Si l argent public ne sert pas à développer le pays,vous voulez que ça serve à quoi?
Il serait préférable d acclamer le régime actuel que de le discréditer