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Gabon : 5 000 détenus dont 3 300 jamais jugés selon Paul Marie Gondjout

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Nommé ministre de la Justice, Garde des Sceaux depuis le 9 septembre dernier, Paul-Marie Gondjout a révélé qu’il entend redonner à la justice ses marques de noblesse. Si l’épisode de la défense de liberté de la presse a été le premier couac, le membre du gouvernement a tout de même plaidé la cause des détenus arbitraires.

C’est à la faveur d’une interview exclusive accordée à notre confrère RFI que le ministre de la Justice a scruté l’environnement judiciaire et particulièrement carcéral. D’ailleurs, l’ancien opposant à Ali Bongo Ondimba a dressé un bilan des moins élogieux sur la gestion désastreuse des prisons à Libreville et à l’intérieur du pays.

3300 potentiels innocents détenus dans les prisons gabonaises

C’est le nombre alarmant révélé par Paul-Marie Gondjout au micro de notre confrère Radio France international (RFI). Interrogé sur la situation carcérale et la diligence de la justice dans le traitement des dossiers des mis en cause. Pourtant le principe universel de la présomption aurait dû commander que ces détenus soient relaxés à titre provisoire.

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Et ce, alors même que l’établissement de leurs responsabilités civile et pénale est vraisemblablement difficile. Pour l’heure, Paul-Marie Gondjout déplore le fait que nos maisons d’arrêt comptent « plus de 1 700 condamnés et un peu plus de 3 000 prévenus ». Ce qui , selon lui, n’est pas normal. Toute chose qui l’a conduit à mettre en place une commission chargée de réformer le système judiciaire.

Une justice à refaire totalement !

C’est le sentiment que semble partager le ministre de tutelle qui n’a pas hésité à lister quelques errements qui fondent le jugement péjoratif des populations sur le milieu carcéral au Gabon. « Le principe c’est la liberté. L’exception, c’est la privation de liberté. Nos prisons sont engorgées. Actuellement, nous avons plus de 5 000 prisonniers », soutient-il.


Non sans manquer de mettre en exergue la situation accablante de ces prisonniers de la léthargie administrative constatable dans ledit secteur. « Les deux-tiers des personnes qui sont dans les prisons sont plutôt des prévenus, donc des personnes en attente de jugement. Nous devons faire baisser ce nombre », a conclu Paul-Marie Gondjout. Gageons qu’il mette le pied à l’étrier incessamment.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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