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Gabon : 35% de redoublement annuel, un chiffre alarmant pour l’Education nationale

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Avec 35% de redoublement annuel, le Gabon figure parmi les pays d’Afrique ayant les taux les plus élevés, bien au-dessus du Sénégal (11%) et du Cameroun (25%). Ce chiffre préoccupant, révélé par une récente étude de l’Inspection générale des services du ministère de l’Éducation nationale, met en lumière les défis persistants auxquels le système éducatif gabonais est confronté. Alors que la réussite scolaire constitue un pilier fondamental pour le développement national, ces résultats témoignent d’une situation alarmante qui nécessite des réformes urgentes.

L’étude révèle plusieurs facteurs qui expliquent ce taux de redoublement élevé. L’un des éléments les plus frappants est le déséquilibre dans l’attribution des coefficients dans les différentes matières pratiquées. Cette disparité des coefficients joue un rôle crucial dans les résultats des élèves et a des conséquences directes sur le taux de réussite. Les matières à plus fort coefficient, souvent difficiles pour les élèves, deviennent déterminantes dans leur passage en classe supérieure.

Une réforme des coefficients comme piste de solution

Face à cette situation, l’Inspection générale des services du ministère de l’Éducation nationale propose une piste de solution qui pourrait avoir un impact significatif sur les résultats scolaires : l’uniformisation des coefficients. Selon l’étude, cette réforme pourrait permettre une augmentation du taux de réussite de 15%, ce qui représenterait environ 19 513 élèves supplémentaires réussissant chaque année, sur un total de 130 000 élèves.

Cette mesure initiée par Camélia Ntoutoume Leclercq, ministre en charge de l’Education nationale vise à harmoniser le poids des différentes matières dans les moyennes générales, permettant ainsi aux élèves de bénéficier d’une meilleure chance de réussite en répartissant de manière plus équitable les efforts sur toutes les disciplines. Cela pourrait également inciter à revoir les méthodes d’enseignement pour s’adapter aux besoins réels des élèves et réduire l’échec scolaire.

L’harmonisation des coefficients, un obstacle pour la naissance de vocations en sciences et technologies?

C’est en tout cas la lecture que font certains parents. En effet, dès leur arrivée au pouvoir, les autorités de la Transition en tête desquels le Général Brice Clotaire Oligui Nguema ont exprimé leur ambition de former une jeunesse excellente capable de répondre aux défis contemporains. A cet effet, le gouvernement a invité les apprenants à s’intéresser davantage aux sciences et technologies car rappelons que le Comité pour la Transition et la restauration des institutions (CTRI) a fixé le quotas d’emploi des étrangers à 30% afin de réduire le taux de chômage. Il faut donc trouver cette main d’œuvre sur le territoire.


La proposition telle que présentée laisserait penser qu’il y aurait moins de redoublement à l’avenir mais davantage d’élèves en série littéraire. Répondront-ils aux besoins du marché à l’heure de l’adéquation formation-emploi ? Comment réaliser les objectifs annoncés avec cette uniformisation ?  Ce sont là les grandes interrogations adressées aux autorités éducatives.

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