Gabon : 100km des voiries de Libreville et Franceville inachevés, Colas hérite à nouveau d’un contrat de 76 milliards
Le président de la transition Brice Clotaire Oligui Nguema est engagé dans la dynamique de développer le pays. Une très bonne initiative qui vise à transformer l’image du Gabon mais qui fait face à quelques imbroglios. En effet, au terme du forum Gabon-France, qui s’est tenu du 29 au 31 mai dernier l’entreprise française Colas a signé un partenariat relatif aux travaux de réhabilitation des voiries de Franceville phase III et de l’axe routier Bifoun-Lambaréné, entre l’État gabonais et Colas pour 76 milliards francs CFA. Chose étonnante car cette entreprise n’a jamais pu finaliser les travaux des 100 km des routes secondaires de Libreville et Franceville.
Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets, a-t-on appris. Si les activistes sur la toile n’ont de cesse de répéter que le réveil avec le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) sera brutal, cette affirmation prend tout son sens au regard des actes qui sont posés et qui sont tout de même incompréhensibles. Puisque profitant de son déplacement à Paris, Brice Clotaire Oligui Nguema et son gouvernement prenaient part à un Forum d’affaires au cours duquel un montant important a été mobilisé pour la réalisation de plusieurs projets structurants qui figurent dans le Plan national de développement pour la transition (PNDT).
À quoi joue le CTRI?
Dans ces projets structurants il y a le domaine des voiries. En effet, c’est un constat qui ne peut échapper à personne, les voies secondaires de la capitale et l’hinterland pourtant construites par de grandes entreprises de Travaux publics ont été mal réalisées et certaines ne sont pas achevées. C’est notamment le cas de l’entreprise française Colas, filiale du groupe Bouygues qui s’était déjà engagée à accompagner le gouvernement déchu dans le projet routier phare de la Transgabonaise dont la livraison totale était prévue pour 2023. Que nenni. La même entreprise avait obtenu le marché pour réexécuter 8,5 kilomètres sur les zones de Mindoubé et d’Owendo en 2021. Pourtant l’entreprise avait assuré que le respect de l’environnement et la livraison du travail bien fait restent ses objectifs, que de la poudre de perlimpimpim.
Contre toute attente, alors que les nouvelles autorités à la tête du pays parlent de restaurer les institutions, c’est à la même société Colas que les autorités gabonaises confient les travaux de réhabilitation des voiries de Franceville phase III et de l’axe routier Bifoun-Lambaréné. La grande question que l’opinion publique se pose, est celle de savoir quelles sont les réelles intentions du CTRI? Comment comprendre qu’une entreprise qui a été incapable de livrer des travaux de qualités hérite d’un contrat juteux de 76 milliards de FCFA pour les memes routes que le pays n’a jamais pu avoir en 56 ans ? Décidément nous sommes loin d’être sortis de l’auberge.
In fine, le Chef de l’Etat Brice Clotaire Oligui Nguema se soucie-t-il réellement du bien être des populations ? À moins d’avoir d’autres ambitions, rien ne justifie que Colas signe un nouveau contrat alors que les engagements n’ont pas été respectés, le timing de l’axe Nsili-Bifoun qui a été changé lors de l’arrivée des nouvelles autorités alors qu’en juin 2023 lors du lancement des travaux, le Directeur général du groupe Colas affirmait que « nous prévoyons d’entreprendre ces travaux sur une période de 18 mois, afin de refaire entièrement la route en Nsilé et Bifoun ». Puis le 30 novembre 2023, la donne a semble-t-il changé comme nous l’ont rapporté nos confrères de Gabonreview dans un article publié le 01 décembre 2023. Les regards sont tournés vers le CTRI, peut-être est-ce une formule pour conduire le pays à l’essor vers la félicité. L’opinion est perplexe.