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Football : la Linafp, un organe dépourvu de stratégie de développement

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C’est tout le problème des entités rattachées d’une manière ou d’une autre à l’Etat au Gabon. Quel que soit le domaine, qu’il soit social, économique ou sportif, une forme de sclérose s’installe quelques années après la création et la mise en œuvre. Prenons le cas de la Ligue nationale de football professionnel (Linafp). Créée en 2001 et mise sur orbite en 2007, elle était censée assurer un suivi effectif du football au niveau local sous la supervision de la Fédération gabonaise de football (Fégafoot). Seulement, 17 ans après, les résultats sont plus que mitigés. Et c’est peu de le dire. 

Quel est le rôle de la Linafp au Gabon? Comment est-ce qu’elle fonctionne? Pourquoi n’arrive-t-elle pas à organiser le football au niveau des clubs quand on sait l’importance des compétitions locales pour le bon fonctionnement de l’équipe nationale? Autant de questions que se pose l’opinion. Autant de récriminations faites par le sélectionneur national à qui on demande l’impossible, sans réels moyens opérationnels pour mener à bien sa mission. Dépité après la défaite cinglante face au Maroc, Thierry Mouyouma a d’ailleurs tenu à préciser que « sans championnat, je suis restreint au niveau des choix », avant de renchérir en indiquant qu’il « continuera de faire son plaidoyer pour la reprise du national foot ».

C’est là où le bât blesse. Sous Ali Bongo il y a quelques années, le pays a entrepris de professionnaliser le football, jusque-là considéré comme amateur malgré les prouesses de clubs légendaires comme l’AS Sogara dans les compétitions continentales. Pour ce faire, des moyens colossaux ont été dégagés. Des stades flambants neufs sont sortis de terre dans différentes provinces (Stade l’Amitié Sino-Gabonaise dans l’Estuaire, Engong à Oyem, Stade de Port-Gentil). Deux Coupes d’Afrique des Nations (CAN) ont été organisées pour offrir au football gabonais une vitrine, ce qui a été le cas. Mais 7 ans après la dernière CAN justement, le championnat national de football n’est plus qu’un lointain souvenir.

Gouvernance, gestion, vision, management, qu’est ce qui cloche à la Linafp?

La Linafp, en charge de son organisation, vient une nouvelle fois de déclarer la saison 2024, blanche et vierge. Elle est pourtant censée réguler le football professionnel au Gabon, en organisant les compétitions et en établissant des règles. Elle doit pouvoir anticiper les difficultés. Pourtant, Brice Mbika Ndjambou, son indéboulonnable président n’y arrive pas. Réélu pour un troisième mandat l’an dernier malgré un relatif chaos et des résultats mitigés, l’homme fort de la Linafp, semble intouchable. Il fait pourtant face à des problèmes d’organisation, ce qui entrave l’efficacité de son organisation à promouvoir et développer le football de manière optimale. Des défis qui limitent sa capacité à instaurer un cadre solide pour les clubs.
Dépourvu de stratégie de développement, alors même que dans les quartiers on peut voir des individus organiser des tournois chaque été pour promouvoir le football auprès des jeunes, Brice Mbika Ndjambou et SA Linafp, manquent de solution mais restent en place, avec la bénédiction de la maison mère. A-t-il conscience des défis auxquels le football gabonais fait face? Fourni-t-il les efforts nécessaires pour y remédier? Difficile à dire. Pour l’heure il semble se contenter de réclamer des fonds, qu’il pourrait pourtant aller chercher de lui-même auprès d’organisations privées. Encore faudrait-il qu’il en ait la volonté. Cette volonté de changement doublée d’une planification stratégique, cruciales pour progresser.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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