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Élections 2025 : Stéphane Iloko dénonce une tentative de «monarchisation du pouvoir»

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Après 56 ans de dictature, faut-il craindre un nouveau verrouillage institutionnel ? C’est la question soulevée par Stéphane Germain Iloko Boussengui, ancien candidat à la présidentielle et président du LRA. Dans une déclaration en date du 23 août 2025, l’opposant met en garde contre ce qu’il qualifie de dérive autoritaire, accusant le régime de Brice Clotaire Oligui Nguema de vouloir concentrer les trois pouvoirs sous son autorité.

Le spectre d’un pouvoir absolu. Réagissant aux propos du chef de l’État sur les « irrégularités » constatées dans la composition des listes électorales, Iloko Boussengui a dénoncé une posture « faussement détachée » qui masquerait, selon lui, une responsabilité directe du président dans le désordre orchestré par le ministère de l’Intérieur. « Comme à son habitude, le chef de l’État tente de se donner une image qui ne correspond pas à la réalité, en désignant un bouc émissaire de circonstance. Mais le peuple n’est pas dupe », a-t-il martelé.

Pour l’opposant, le régime issu du coup d’État du 30 octobre 2023 n’aurait qu’un objectif : verrouiller le champ institutionnel en s’assurant une majorité écrasante au Parlement et dans les conseils locaux. « Le peuple a compris que ce régime cherche uniquement à obtenir des moyens légaux pour tout contrôler et concentrer les trois pouvoirs », a-t-il averti, appelant les forces vives de la Nation à refuser « toute nouvelle monarchisation du pouvoir ».

Une démocratie en sursis ?

Au-delà de cette critique institutionnelle, Iloko Boussengui établit un parallèle historique avec les 56 années de régime Bongo, qu’il considère comme un précédent à ne pas répéter. « Après 56 années de dictature, nous ne devons plus céder à de telles transgressions. Ces élections constituent une étape cruciale pour notre démocratie », a-t-il insisté. Selon lui, « assister en silence à la préparation de résultats biaisés serait un acte de haute trahison contre le peuple gabonais ».

L’opposant dénonce par ailleurs une série d’irrégularités dans l’organisation du scrutin : clôture du dépôt des candidatures avant la fin de la révision des listes électorales, mise en place tardive des commissions, calendrier de travail tronqué, « substitution » du ministère de l’Intérieur au rôle de la Cour constitutionnelle et opacité autour de la liste additive. Autant de signaux, selon lui, d’une « organisation piégée par avance » qui traduirait une volonté de contrôler le processus de bout en bout.

Appel à l’action et à la vigilance

Face à ces dérives, Iloko Boussengui exhorte le président de la République à des actes immédiats s’il veut prouver sa sincérité : reprise de l’examen des candidatures rejetées, report du scrutin, garantie d’une véritable représentation de l’opposition dans les commissions électorales, financement des partis légalement reconnus et recomposition transparente de la commission d’égal accès aux médias.

Un appel qui met en lumière les tensions croissantes autour des législatives et locales du 27 septembre, et pose une question centrale : le Gabon est-il en train de consolider sa transition démocratique ou d’installer, à bas bruit, un nouveau système de pouvoir absolu ?

Karl Makemba

Engagé et passionné, Karl Makemba met son expertise et sa plume au service d’une information rigoureuse et indépendante. Fidèle à la mission de Gabon Media Time, il contribue à éclairer l’actualité gabonaise avec une analyse approfondie et un regard critique. "La liberté d'expression est la pierre angulaire de toute société libre." – Kofi Annan

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