Concert pour le CTRI : le nouveau mangement des artistes gabonais ?
À l’heure de la transition politique impulsée depuis la prise de pouvoir par les militaires réunis au sein du Comité pour la transition et la restauration, le département de la culture semble ne pas avoir pris le train du changement. Excepté l’aboutissement des projets de loi en cours, les artistes semblent désormais tournés vers le format rentable « le kounabelisme » et donc la participation aux activités politiques.
S’il était bien pensé d’organiser des concerts par province afin de célébrer la libération du pays du joug semble-t-il du système Bongo PDG, les retours après plus de 5 expériences sont des moins appréciables. Outre les présumés détournements de fonds à chaque étape et la création involontaire ou pas de groupes d’animation, ces activités culturelles revêtues du sceau du kounabelisme ont des effets pervers sur la culture qui se meurt à ciel ouvert.
Chanter Oligui Nguema, nouvelle source de revenus ?
Dans un élan patriotique, les autorités publiques de la transition ont autorisé le lancement des concerts d’artistes par province. Une noble initiative avilie par la cupidité de certains gestionnaires des fonds alloués pour la réalisation de ces événements festifs. Pourtant, ces couacs n’ont pas découragé les principaux acteurs de ces shows. C’est-à-dire les artistes. N’ayant aucune perspective réelle, les acteurs culturels en ont fait leur instrument de mangement.
D’ailleurs, les tensions internes entre les artistes mis en gestation pour organiser ces événements et certains conseillers font foi d’une incompatibilité notoire entre la promotion de l’art et les groupes d’animation. Les artistes eux-mêmes étant désormais engagés dans une servitude volontaire. Laquelle consiste à faire les éloges du Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema à tout prix. Ce qui n’est pas un mal en soi vu que cette stratégie répond à un positionnement clair qui n’est malheureusement pas assumé : se remplir la panse coûte que coûte.