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CEMAC : cacophonie autour d’un supposé défaut de paiement du Congo sur le marché des titres publics  

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Dans un document exclusif consulté par nos confrères d’EcoMatin il y a bientôt une semaine, le Trésor public congolais confirmait avoir manqué deux paiements sur sa dette fin août et prévoyait dans le même temps de réitérer ce défaut de paiement la semaine suivante. Le lendemain, le ministre de l’Economie congolais, Jean-Baptiste Ondaye, évoquait un « défaut de paiement dû à un dysfonctionnement technique qui peut survenir dans le fonctionnement quotidien des services financiers ». Une situation quasi similaire à celle qu’a connue le Gabon il y a quelques mois, et qui interroge sur la gouvernance dans ces deux pays.

Les marchés des titres publics en zone CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) jouent un rôle primordial dans l’économie de la région. Ils permettent aux gouvernements des pays de la zone CEMAC de lever des fonds pour financer leurs projets et leurs besoins budgétaires à l’image de la cinquantaine de milliards de FCFA additionnels dont aura besoin l’administration gabonaise d’ici la fin de l’année. Preuve de leur importance croissante, les six pays de la Zone Cemac recherchent en ce troisième trimestre 2024, pas moins de 1133 milliards de FCFA. 

Cependant, pour répondre à de tels besoins, l’ensemble des six pays doivent s’accorder, arrimer leurs politiques budgétaires et stratégiques, pour éviter toute tension de trésorerie capable d’entraîner des défauts de paiement, qui eux sont capables d’entretenir les  inquiétudes du marché vis-à-vis des émetteurs publics. C’était d’ailleurs le cas du Congo Brazzaville la semaine écoulée. Entre défaut de paiement reconnu par le trésor public et « dysfonctionnement technique qui peut survenir dans le fonctionnement quotidien des services financiers » évoqué par le ministère de l’économie, une cacophonie aux conséquences non négligeables s’est instaurée. 

Inquiétudes sur le marché des titres publics

Résultat de cette cacophonie, le Congo, qui concentre 34,9% de l’encours global des titres en circulation au 31 mars 2024 faisant de lui l’émetteur de référence sur ce marché devant le Gabon et le Cameroun, a créé un climat de suspicion entraînant au passage « un refroidissement des ardeurs des investisseurs régionaux sur le marché des titres publics » comme indiqué par nos confrères d’Ecomatin. Entre remise en cause des  mécanismes de sûreté mis en place par la banque centrale pour assurer les remboursements, qui elle-même s’interroge d’ailleurs sur les stratégies pays de ces membres, et nécessité d’adopter des mesures correctives pour inverser la courbe du repli des investisseurs, c’est donc toute la CEMAC qui tremble après cet épisode.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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