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Cameroun : les débats sur la santé de Paul Biya désormais interdits

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Après la récente sortie du ministère camerounais de la communication, porte-parolat du gouvernement, démentant les rumeurs sur la santé du président de la République Paul Biya, le gouvernement durcit désormais le ton face à la presse camerounaise. En effet, dans une lettre datée du 09 octobre, et adressée aux Gouverneurs de régions, le ministre de l’Intérieur donne instruction de traquer les médias qui feraient des émissions sur la santé du chef de l’Etat camerounais. 

C’est une mesure qui vise, selon le gouvernement camerounais à faire cesser « les élucubrations qui ont pour objectif malsain de perturber la quiétude des camerounais, semer la confusion et le doute en vue d’installer le pays dans l’incertitude ». Il faut dire que les autorités camerounaises accentuent la pression sur la presse privée après que le ministère de la Communication avait indiqué dans son communiqué la veille que le président Paul Biya se trouvait en séjour de repos en Europe.

La santé de Paul Biya, une question de sécurité nationale 

C’est ce qu’a indiqué le ministre camerounais de la sécurité, Atanga Nji Paul. En effet, c’est au regard de la qualité de « première institution de la République » de Paul Biya, que les questions relatives à sa santé relèvent selon le communiqué « du domaine de la sécurité nationale ». Toute chose qui nécessitait donc la prise de mesures fortes afin que les rumeurs pour lesquelles le gouvernement a apporté des démentis cessent.

« Je demande à chaque gouverneur de créer auprès de ses services compétents, des cellules de veille chargées de suivre et d’enregistrer toutes les émissions et débats dans les médias privés et d’identifier les auteurs des commentaires tendancieux, y compris ceux qui agissent à travers les réseaux sociaux », indique le communiqué signé du ministre en charge de l’Administration du territoire, l’équivalent gabonais du ministre de l’Intérieur et de la sécurité. Plus loin, le communiqué du premier flic du Cameroun se veut plus précis. « Tout débat dans les médias sur l’état du président de la République est par conséquent formellement interdit », prévient le membre du gouvernement. 

Notons que dans le dernier rapport de Reporter Sans Frontières, le Cameroun caracole au dernier rang des pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC) en matière de liberté de la presse. Avec cette mesure du gouvernement, le pays ne risque pas de connaître une embellie. 

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