Bourse scolaire : le parlement à l’origine de la révision des modalités
Alors que l’opinion publique semble engagée dans une campagne d’indignation contre Camélia Ntoutoume-Leclerq, la réalité est que la révision des modalités d’octroi de la bourse scolaire est la résultante de la décision des parlementaires gabonais nommés par le Général Brice Clotaire Oligui Nguema. En effet, butée sur le blocus des sénateurs et députés, la ministre de l’Education nationale a donc courbé l’échine en actant un budget de 12 milliards FCFA. Insuffisant pour supporter l’allocation sur l’année.
Annoncé par le Président de la transition le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema lors de sa prestation de serment le 4 septembre 2023, le retour de la bourse scolaire pour tous les apprenants a pris une toute autre orientation. Causant l’ire des parents d’élèves et des apprenants qui ne comprennent pas le changement de règles en cours d’année académique. Ces derniers s’interrogent sur l’intérêt de n’offrir cette allocation qu’aux collégiens et lycéens ayant respectivement obtenu 12/20 et 11/20 pour les deux cycles. Et ce, au nom de l’excellence annoncée par la Commission tripartite mise en place par le gouvernement.
Le parlement seul responsable de la colère des élèves ?
C’est en tout cas ce qu’a clairement indiqué l’un des vice-présidents de l’Assemblée nationale de transition qui a décidé de tirer la sonnette d’alarme sur la portée des décisions prises. Pour Geoffroy Foumboula Libeka Makosso, ce sont « les parlementaires qui ont voté la loi de finances proposée par le gouvernement ». C’est donc, en partie, à ces derniers qu’incombe la lourde charge d’avoir décidé de donner force éxecutoire au projet de loi de finance en tenant lieu de la proposition de budget faite par Camélia Ntoutoume-Leclerq qui se chiffrait à 12 milliards FCFA pour ce qui est du montant nécessaire pour assurer le paiement de cette allocation à tous. Un montant non conséquent.
À ce propos, le député de la transition a martelé que « la question est celle de savoir si le budget de 12 milliards de bourses voté par les parlementaires permet d’offrir la bourse à tous? Ma réponse est non. D’où ma position du fait de m’être prononcé sur ce budget en conséquence. Le budget voté ne permet pas de couvrir toute la demande ». Non sans proposer un mécanisme pour tenter de rattraper le coup. « On peut démarrer avec les 12/20 cette année et investir sur la construction des établissements et leur réfection. C’est trop facile de dire que c’est le Ministre, c’est pas le Gouvernement qui vote le budget mais le Parlement », a-t-il conclu. Les cartes sont rebattues.