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Billie-By-Nze : « Oligui voulait être calife à la place du calife »

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Un an après le coup d’Etat du 30 août 2023 perpétré par les Forces armées gabonaise sous la coupole du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) l’heure semble désormais au bilan. Un exercice auquel s’est plié plusieurs acteurs politiques à l’instar de l’ancien premier ministre Alain Claude Bilie-By-Nze qui, dans une interview accordée à Radio France Internationale (RFI) le 30 août 2024, a jugé le bilan des militaires qui n’aurait pas porté les fruits escomptés estimant au passage que le coup d’Etat du Général Brice Oligui Nguema et ses frères d’armes n’aurait été fomenté que pour leur intérêt personnel et non pour sauver la démocratie. 

« Ce jour, 30 août 2023, nous, Force de défense et de sécurité, réunies au sein du Comité pour la transition et la restauration des institutions, au nom du peuple Gabonais et garants de la protection des institutions, avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place ». C’est en ces termes que le porte-parole du CTRI le Colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi avait annoncé la prise de pouvoir des militaires. Un an après ce coup de force, les motivations avancées par ces derniers restent toujours discutables pour certains acteurs politiques de premier plan. 

C’est notamment le cas du dernier premier ministre du président déchu Ali Bongo Ondimba qui au micro de Christophe Boisbouvier sur l’émission Le grand invité Afrique de Radio France internationale revient longuement sur les coulisses de ce coup d’Etat qui selon lui serait le fruit d’un opportunisme mal caché de l’actuel président de la Transition après une altercation avec Noureddin Bongo Valentin, fils de l’ancien président. « Je pense que le général Oligui a voulu être calife à la place du calife. Il s’est saisi d’une fenêtre d’opportunité qui s’est offerte à lui », a-t-il lancé. 

Un coup d’État du 30 aout d’opportunistes !

Pis, revenant sur les motivations des militaires qui arguaient vouloir éviter un bain de sang, l’enfant terrible du canton Ntang Louli a estimé que ce n’était qu’un prétexte du Général Brice Oligui Nguema pour prendre le pouvoir et non pour sauver la démocratie. « C’est un coup d’État d’opportunité, opportuniste, pour quelqu’un qui a voulu être calife à la place du calife. », a poursuivi Alain Claude Bilie-By-Nze. Profitant de cette occasion, l’ancien premier ministre n’a pas manqué de dresser un bilan peu élogieux des un an de « confiscation du pouvoir » par les militaires. 

« Hier, il y avait la Young team, aujourd’hui c’est le CTRI qui a remplacé la Young team. Ce n’est pas un changement de fond, il s’agit d’un changement de personnes. », a-t-il fait remarquer. Avant d’ajouter que contrairement aux engagements pris par le CTRI, aucune restauration des institutions n’est visible encore moins un retour à l’ordre constitutionnel. Il a par ailleurs accusé le président de la Transition de perpétuer les pratiques de l’ancien régime en y ajoutant une touche de népotisme familiale. « Le général Oligui a dit qu’il ne fallait plus de nominations copains-coquins. Aujourd’hui, il pratique les nominations copains-coquins, il a ajouté les consanguins. Ce n’est pas un changement, c’est un remplacement. Et dans sa bouche, il ne parle jamais de rupture et de réorientation. Et donc, il a pris le pouvoir pour perpétuer le système sans le changer. », a-t-il conclu. 

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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