Afrobarometer : une majorité des policiers sont corrompus selon 99% des citoyens

Si le coup d’Etat du 30 août 2023 avait permis de restaurer l’image écornée des Forces de sécurité et de défense, la réalité sur les dérives de ces dernières semble être revenue au galop. C’est du moins le sentiment qui se dégage à la lecture de l’enquête n° 1037 réalisée par le réseau panafricain et indépendant de recherches Afrobarometer qui relève que la police était largement perçue comme corrompue et peu fiable. 

Si dès mai 2025 le ministre de l’Intérieur Hermann Immongault avait annoncé une restructuration des forces de police avec en toile de fond le renforcement des capacités opérationnelles pour lutter contre le crime organisé, les violences sexistes et les violations des droits humains, l’enquête diligenté par Afrobarometer au Gabon et dirigée par le Centre d’Etudes et de Recherche en Géosciences Politiques et Prospective (CERGEP) sur un échantillon de 1200 adultes montrent que la situation demeure peu reluisante. 

La Police majoritairement perçu comme corrompu !

« Les résultats de l’enquête montrent que la police était largement perçue comme corrompue et peu fiable. Peu de citoyens ont estimé que la police agit avec professionnalisme et respecte les droits des personnes »; peut-on lire dans l’enquête de Afrobarometer. Ainsi, 99% des citoyens interrogés ont estimé qu’un « certains » nombre de policiers sont corrompus, 68% ont affirmé que cela s’applique à « la plupart » ou à « tous » les policiers.

D’ailleurs selon le rapport, la Police récolte la pire évaluation parmi toutes les institutions et tous les dirigeants interrogés dans l’enquête. L’un des griefs les plus récurrents est également le fait qu’une majorité des agents des Forces de police arrêtent les conducteurs sans raison valable et font un usage excessif de la force, tant envers les manifestants qu’envers les criminels présumés. 

Autant d’éléments qui concourt à détériorer l’image de la police qui pourtant est le plus rempart dans la protection des biens et des personnes. Ce constat dressé par Afrobarometer devrait d’ailleurs interpeller les plus hautes autorités sur la nécessité d’accentuer la réforme au sein de ce corps mais plus d’appliquer une tolérance zéro vis-à-vis des brebis galeuses.