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Affaire Webcor : Opiangah et ses avocats iront « jusqu’au bout » !

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C’est en substance ce qui ressort de la conférence de presse animée ce mercredi 31 juillet 2024 par le collectif d’avocats de l’homme d’affaires gabonais Hervé Patrick Opiangah portant sur l’affaire État gabonais contre Webcor. Faisant la lumière sur ce dossier aux allures de concussion que leur client assimile à de la haute trahison, Mes Moumbembe, Eyue Bekale et Mba Ondo, ont soutenu que le combat ne prendra fin qu’après le débusquement des coupables.

C’est devant un parterre de journalistes venus s’enquérir de la situation judiciaire de l’affaire Webcor ITP Limited après le dépôt d’une plainte par l’ancien ministre des Mines de la transition, Hervé Patrick Opiangah, que Maîtres Jean-Paul Moubembe, Gisèle Eyue Bekale et Célestin Mba Ondo, ont disséqué le dossier. Les expérimentés avocats au barreau du Gabon se sont dits prêts à accompagner coûte que coûte leur client afin que la justice soit rendue au peuple gabonais dépouillé de 66 milliards FCFA par un groupuscule d’agents publics.

Webcor : quand l’État brade sa souveraineté par cupidité !

Comprendre cette affaire à gros sous revient inéluctablement à se poser la question de savoir quelle  a été la décision finale des tribunaux. La réponse est donnée dans la requête de Hervé Patrick Opiangah qui ne comprend pas l’entente secrète post-Cour d’appel entre la mairie de Libreville, l’État gabonais et les sociétés Webcor ITP et GMT, et ce, alors que la décision du 25 mai 2021 annulait la décision du 21 juin 2018 qui les condamnait. Un protocole d’accord transactionnel au noir qui consacre le versement de 100 millions d’euros soit 65 milliards FCFA à la société maltaise. Sapristi !

Estomaqués par cette convention surréaliste, les avocats d’Hervé Patrick Opiangah ont dénoncé « une non-assistance à patrie en danger ». D’ailleurs, faisant un rappel historique, Me Jean-Paul Moubembe a souligné que ladite société avait cessé les travaux de construction du Grand marché de Libreville sur fond « d’absence d’avantages fiscaux conventionnels ». De là naîtra le différend devant les juridictions compétentes en l’occurrence la Cour internationale d’arbitrage. Seulement après une décision en première instance rendue en juin 2018, le Gabon avait obtenu gain de cause en appel le 25 mai 2021.

À ce propos, Me Célestin Mba Ondo a tenu à justifier ce rétropédalage de la justice française dans cette affaire. « La Cour d’appel de Paris, en prenant sa décision le 25 mai 2021, a clairement indiqué que le verdict de juin 2018 était l’œuvre de la corruption », a-t-il indiqué. Aussi, se questionne-t-il sur « comment comprendre qu’une telle transaction ait été sollicitée, alors même que l’État gabonais avait déjà gagné face à Webcor ITP ? ». Nul ne peut justifier cette attitude incompréhensible.

L’avidité à l’origine de la mise à sac de la souveraineté de l’État 

Si la souveraineté est le pilier d’un État, c’est assurément parce que ses intérêts ne devraient pas faire l’objet d’une quelconque compromission. Pourtant l’affaire Webcor ITP souligne la question de l’inviolabilité de cette notion chère aux pères fondateurs de la nation Gabon. Écoeuré par ce vol à ciel ouvert orchestré par des fils et des filles de la patrie qui n’ont d’yeux que pour leur ventre, Me Célestin Mba Ondo a martelé que « un tel comportement, de la part de compatriotes gabonais, s’apparente à de la concussion, et même à de la haute trahison qui est un crime à l’égard de l’État ».

Se prêtant au jeu de questions-réponses, Me Gisèle Eyue Bekale s’est offusquée face au manque de loyauté de ces fonctionnaires qui ont priorisé des intérêts personnels sur ceux de plus de 2 millions d’habitants. Appelant le parquet à prendre des responsabilités car, comme le martèle son confrère « le protocole d’accord dénoncé par notre client s’assimile à un suicide de l’État gabonais qui s’est vu privé de ses juridictions, donc de son existence en tant qu’État ».

Aussi, Me Jean Paul Moubembe salue le réflexe de bon citoyen effectué par Hervé Patrick Opiangah qui n’a pas fait focus sur son intérêt mais celui du Gabon d’aujourd’hui et d’après.« Son action est dangereuse. Elle peut tout éclabousser, y compris au plan politique. Il devrait faire attention, même pour sa vie. Mais nous irons jusqu’au bout, quelles que soient les personnalités qui se cachent derrière X. […] C’est une procédure en béton », a souligné l’avocat. En attendant d’avoir les preuves de l’exécution de ce protocole, les avocats commandent de faire confiance à la justice en attendant mais avec prudence. Nous y reviendrons !

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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