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Voeux à la Nation: quand Ali Bongo fait l’impasse sur l’inquiétante situation économique

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Difficulté de mise en œuvre du Plan d’accélération de la transformation (PAT). Difficulté de mise en œuvre d’une véritable phase de transition et de diversification économique. Inflation galopante. Dette abyssale située à plus de 7000 milliards de FCFA soit près de 5 points au-dessus du seuil de convergence fixé par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). En dépit de ce contexte largement défavorable, le président Ali Bongo a choisi de faire l’impasse sur la situation économique du pays lors de son adresse à la nation le 31 décembre dernier. 

« La pandémie de la Covid-19 a plongé notre monde  dans un long tunnel ». C’est en ces termes que le numéro 1 gabonais a planté le décor dans un discours de Voeux à la nation tenu le 31 décembre dernier, et qui se voulait rassembleur. Évoquant principalement une pandémie de covid-19 avec laquelle on devra vivre encore un long moment, le président Ali Bongo Ondimba, a clairement fait l’impasse sur une situation économique à la fois tendue et incertaine.

En effet, loin de rassurer l’opinion notamment sur la spirale infernale d’endettement qui suscite de nombreuses inquiétudes dans l’opinion (plus de 7000 milliards de FCFA d’encours à date), le chef de l’Etat a plutôt misé sur une étonnante décontraction en soulignant « une capacité de résilience  remarquable ». Capacité qui peine pourtant à être visible au regard de la faible capacité du gouvernement à entreprendre des changements radicaux principalement en termes de réformes.

Préférant taper sur les doigts des fonctionnaires des régies financières et autres départements secoués par des mouvements d’humeur, qu’il a jugés « irresponsables », au lieu de rassurer sur l’évolution positive attendue et espérée d’un point de vue économique, Ali Bongo Ondimba a donc préféré se murer dans un silence aux allures de « mal d’inspiration et de recherche d’une existence  publique » comme il l’a lui même souligné en évoquant le cas des « cassandres ». 

Dans un contexte de crise où se mêlent des difficultés lancinantes à mettre en œuvre le Plan d’accélération de la transformation (PAT), des difficultés à mettre en œuvre une véritable phase de transition et de diversification économique, et surtout une inflation galopante. Le tout ponctué par un niveau de dette abyssale situé à plus de 7000 milliards de FCFA soit près de 5 points au-dessus du seuil de convergence fixé par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), le président gabonais n’aura donc rassuré ni les populations, ni les observateurs de la sphère économique, ni les partenaires techniques et financiers.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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