UOB: le SNEC dénonce un «mensonge d’Etat et un génocide planifié» à l’approche de la rentrée académique
C’est un véritable coup de gueule qu’a tenu à pousser le Syndicat national des enseignants–chercheurs (SNEC) de l’Université Omar Bongo au cours du point de presse qu’il a animé ce lundi 19 avril 2021. Tout en dénonçant ce qu’il qualifie de « mensonge d’État et un Génocide planifié », cette organisation syndicale a proposé de surseoir l’année scolaire afin d’apporter des ameliorations réelles dans les conditions de travail et d’apprentissage surtout en cette periode de crise sanitaire liée à la Covid-19.
Par la voix de son président, Pr. Mathurin Ovono Ebè, le Syndicat national des enseignants-chercheurs section UOB a tenu à donner la position des enseignants-chercheurs sur l’annonce faite par le ministère de l’Enseignement supérieur de procéder au lancement de l’année universitaire 2020-2021. Ainsi, le premier responsable de cette organisation syndicale a denoncé d’entrée de jeu ce qu’il a qualifié de Mensonge d’État et un Génocide planifié, des faits lisibles dans la volonté du gouvernement de lancer cette année universitaire.
Pour soutenir sa position, le SNEC-UOB a égrené un chapelet d’éléments qui démontrent l’impréparation du gouvernement pour cette rentrée académique perceptible dans les informations distillées sur les médias alors que sur le terrain « aucun nouveau bâtiment, fut-il un amphithéâtre, n’a été construit ». A la sollicitation d’augmentation de la capacité d’accueil de l’UOB, le Gouvernement a répondu par un badigeonnage des bâtiments de grande capacité d’accueil (dits amphithéâtres) existants”, a relevé le président du SNEC-UOB.
Preuve, alors que la tutelle a annoncé le lancement des inscriptions, le gouvernement semble ignorer que ces 43 058 étudiants qui devraient être accueillis dans une Université Omar Bongo qui ne compte que 8 000 places nonobstant les ajouts inappropriés de mezzanines. Un fait pour le moins préoccupant surtout dans un contexte marqué par la crise sanitaire de la Covid-19 qui laisse courir le risque que la première université du pays se transforme en véritable cluster.
« Le SNEC estime que cette construction du Gouvernement est un Mensonge d’État et il le dénonce avec la plus grande énergie. Ce mensonge d’État est préjudiciable pour l’UOB et l’enseignement supérieur public du Gabon car, il ne fera qu’accentuer le dérèglement de l’horloge académique dont ils souffrent depuis plusieurs années », a martelé Pr. Mathurin Ovono Ebè. C’est donc face à ces manquements qui laissent courir des risques au corps enseignant et aux étudiants que les enseignants-chercheurs ont dit leur refus de « débuter une année académique si toutes les conditions structurelles, infrastructurelles, sanitaires et calendaires ne sont pas réunies ».
« C’est pour cette raison que nous proposons au Gouvernement les trois idées suivantes : laisser les départements en retard terminer tranquillement l’année 2019-2020 en juillet 2021 ; sacrifier l’année 2020-2021 pour augmenter véritablement les capacités d’accueil de l’UOB ; implémenter le E-learning, qui devient un impératif et non plus une alternative », a lancé les responsables du SNEC-UOB.