Union africaine : le Gabon officialise sa candidature au Conseil de paix et de sécurité
Le Gabon a confirmé sa candidature à un siège au Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine pour la période 2026-2028, à l’issue d’un consensus régional d’Afrique centrale. Une démarche stratégique qui vise à repositionner le pays comme acteur majeur de la prévention des conflits sur le continent.
La Représentation permanente du Gabon auprès de la Commission de l’Union africaine a officialisé, ce 19 novembre, la candidature du pays au Conseil de paix et de sécurité (CPS) pour un mandat de deux ans. Cette décision, entérinée avec les États d’Afrique centrale, s’inscrit dans le principe de rotation régionale qui détermine la composition de cet organe clé de l’UA. L’élection se tiendra en février 2026 lors de la session ordinaire du Conseil exécutif de l’Union.
Comparable au Conseil de sécurité des Nations unies, le CPS est l’organe permanent chargé de la prévention, de la gestion et du règlement des conflits. Il peut prendre des sanctions en cas de rupture de l’ordre constitutionnel, intervenir dans les crises majeures et conduire des missions d’évaluation, comme celle dépêchée à Libreville en septembre 2024 durant la Transition.
Prévention des conflits : un axe constant de la diplomatie gabonaise
Pour Libreville, cette candidature n’a rien d’un geste protocolaire. Elle s’inscrit dans la continuité d’une doctrine diplomatique ancienne, forgée depuis les années Omar Bongo Ondimba : stabilisation régionale, prévention des crises et promotion du dialogue comme mécanisme de résolution des différends.
Sous Brice Clotaire Oligui Nguema, cette orientation connaît un regain d’intensité, notamment avec la volonté affichée de repositionner le Gabon comme acteur fiable, souverain et engagé dans les dynamiques sécuritaires africaines.
Siéger au CPS constituerait une plateforme d’influence permettant au pays d’amplifier sa voix, de peser sur les décisions continentales et de consolider son rôle de médiateur régional.
Enjeux géostratégiques et intérêt international
Le CPS attire l’attention de partenaires majeurs – Émirats arabes unis, Qatar, France, États-Unis, Turquie, Chine – qui y voient un espace stratégique pour renforcer leur coopération sécuritaire avec l’Afrique. Pour le Gabon, ce siège représente donc plus qu’un enjeu politique : c’est une porte d’entrée vers des alliances structurantes, un levier pour défendre ses intérêts économiques et une opportunité pour accroître sa visibilité diplomatique.
À moins de trois mois du vote, la candidature gabonaise apparaît comme une démarche cohérente, opportune et parfaitement alignée avec l’ambition du pays de demeurer un acteur central de la stabilité africaine.








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